L’action CGG (PA:GEPH) est au plus bas à la bourse de Paris. Les obligations émises par le groupe français spécialisé dans le recueil de données sismiques en terre et en mer évoluent elles-aussi à un plancher.
Depuis de nombreux mois, CGG est ébranlé par la chute des investissements des compagnies pétrolières qui, face à la déprime des cours du brut, préfèrent réduire voire suspendre leurs programmes d’exploration, désormais trop peu rentables.
Selon Le Monde, la chute du baril qui a touché dernièrement un plus bas de onze ans aurait entraîné une baisse de l’ordre de 25% des investissements des compagnies pétrolières dans l’exploration-production.
Pour les acteurs du secteur, cette crise particulièrement violente pourrait se prolonger en 2016. De l’avis de certains observateurs, plusieurs facteurs plaident en effet pour une poursuite de la baisse : l’absence d’accord au sein de l’OPEP pour réduire la production, le retour anticipé de l’Iran sur le marchés ou encore la résistance de la production de pays comme la Russie.
"Nous estimons que la surabondance de l'offre va se poursuivre en 2016 " a indiqué dans ce sens le responsable de la recherche sur les matières premières chez Goldman Sachs il y a quelques jours, qui "n'exclue pas de voir le baril chuter à 20 dollars si le temps doux continuait à amputer la demande" (Source L'Echo.be).
Augmentation de capital massive
Dans ce contexte difficile, CGG a accumulé les pertes au cours des derniers exercices: 1,15 milliard de dollars en 2014 et un milliard de dollars sur le seul troisième trimestre de l’année en cours.
Pour survivre, le groupe dirigé par Jean-Georges Malcor s’est engagé depuis de nombreux mois dans un processus de réorganisation, le menant à réduire ses bateaux d’exploration sismique, très gourmands en capitaux, de onze à cinq unités, et à réduire fortement ses effectifs.
L'ambitieux plan de réduction de coûts et de repositionnement dévoilé par le groupe, visant à s’adapter à un marché durablement déprimé, est jugé pertinent par Oddo Securities. Selon le broker, "le but est de se repositionner sur les métiers à plus forte valeur ajoutée au détriment des activités cycliques à plus forte intensité capitalistique".
Par ailleurs, pour couvrir ses besoins de trésorerie, CGG a annoncé début décembre la convocation d’une assemblée générale des actionnaires le 11 janvier prochain. A l’ordre du jour : une proposition d’augmentation de capital massive de 350 millions d’euros.
Total (PA:TOTF) a indiqué qu’il pourrait soutenir si nécessaire cette augmentation de capital à hauteur d'un maximum de 35 millions d'euros, tandis que Bpifrance envisagerait d'y participer à hauteur de la participation qu'elle détient de concert avec IFP Energies nouvelles, soit environ 10%.
Des rendements obligataires astronomiques
Les rendements exigés par les investisseurs pour se positionner sur les obligations CGG ne cessent d’augmenter et se situent bien au-delà des 20%, un niveau astronomique et interpellant.
L’obligation (5,875 – 2020) évolue à un cours historiquement bas de 49% du nominal, ce qui porte son rendement annuel à 26%. La coupure est fixée à 100.000 euros. L’emprunt est noté « CCC+ », un rating hautement spéculatif sur l’échèle de notation de l’agence Standard & Poor’s.