L’action CGG (PA:GEPH) a clôturé la séance de vendredi dernier sur un bond de 31%, le marché applaudissant « l’accord de principe » trouvé entre le bureau d’étude sismique et ses principaux créanciers, dans le cadre de la restructuration financière du groupe.
Ce processus de restructuration, l’un des plus importants jamais négociés en France, passera par la conversion en actions de la dette non-sécurisée de CGG, une augmentation de capital de 125 millions de dollars ainsi qu'un nouveau financement de 375 millions de dollars assuré par certains créanciers.
Au terme de cette restructuration, la dette du groupe, libellée essentiellement en dollar, devrait être ramenée à 1,15 milliards dollars contre près de 2,8 milliards de dollars actuellement, tandis que la maturité de sa dette sécurisée serait étendue à 2022.
Selon la presse française, cet accord aurait été obtenu au forceps, la direction ayant menacé ses créanciers d’en arriver à une procédure unilatérale de sauvegarde en France et d'un "Chapter 11" aux Etats-Unis si un accord n’avait pas été trouvé avant le 2 juin à minuit.
Jean-Georges Malcor, directeur général du parapétrolier, a notamment indiqué lors d'une conférence téléphonique que cette restructuration devrait améliorer d'un milliard de dollars les liquidités du groupe d’ici 2019, ‘ce qui représente un changement drastique’.
En grande difficulté financière
Pour rappel, CGG est ce qu’on appelle un « échographe du sous-sol ». Ses activités consistent à enregistrer, traiter et interpréter les données sismiques terrestres et marines pour le compte des grandes compagnies pétrolières et gazières, ses principaux clients.
Face à l'effondrement des prix pétroliers ces dernières années, les compagnies pétrolières et gazières ont réduit leurs investissements et les revenus du groupe ont été divisés par trois en quelques années.
CGG a parallèlement accumulé les pertes qui ont dépassé le milliard de dollars en 2014 et 2015, avant d'être ramenées à un peu plus de 500 millions l'an dernier, résultat d'un plan de transformation radical.
Le premier trimestre de l’année est également ressorti dans le rouge, avec une perte nette de 145 millions de dollars et un chiffre d’affaires en chute de 20% à 249,4 millions.
40% de rendement annuel...
Sur le marché secondaire, l’obligation de type senior non-sécurisé remboursable en 2020 se traite aux alentours des 43% du nominal, ce qui porte son rendement annuel à plus de 40% sur base d’un coupon fixe de 5,875%.
Cette obligation, libellée par coupures de 100.000 euros, est notée « D » chez Standard & Poor’s, une situation de défaut selon l’agence de notation.