Le fabricant américain de cosmétiques Coty, propriétaire entre autres des marques de parfums Gucci et de maquillage Rimmel, a acté une baisse à deux chiffres de ses ventes au premier trimestre.
Leader mondial sur le marché du parfum, avec une part de marché près de deux fois supérieure à celle de son plus proche concurrent l’Oréal, la firme new-yorkaise a bouclé les trois premiers mois de l’année sur un chiffre d’affaires de 1,99 milliard de dollars, en repli de 10,4% en glissement annuel et inférieur au consensus de Refinitiv qui tablait sur 2,06 milliards de dollars.
Dans un communiqué d’entreprise, la direction a imputé cette baisse des revenus à des perturbations logistiques liées à la rationalisation de ses centres de distribution en Europe et aux Etats-Unis, et ce dans le cadre de l'acquisition d'une quarantaine de marques de produits de beauté de Procter & Gamble (NYSE:PG).
Rappelons que pour 12,5 milliards de dollars, Coty a acquis les activités cosmétiques de son compartiote il y a trois ans, changeant au passage de dimension et se hissant au troisième rang mondial de la beauté.
Le groupe, qui doublait au passage son nombre de marques et son chiffre d’affaires, se dit numéro 1 mondial sur le marché des parfums (Marc Jacobs, Calvin Klein, Chloé…) numéro 2 sur les produits vendus en salon de coiffure (Wella, OPI…) et numéro 3 du maquillage (Bourjois, Rimmel…).
Perte en nette baisse
Si Coty dit avoir largement résolu ces soucis logistiques et espère que leur impact financier soit minimal au prochain trimestre, cela ne saurait toutefois expliquer la baisse à deux chiffres des ventes de sa division beauté grand public (marques Cover Girl, Rimmel…) tant en Europe que sur son territoire domestique, en recul de 17,8% à 840,3 millions de dollars.
La division de produits de luxe a en revanche vu ses revenus progresser de 2,8%, tirée par les solides performances des marques Burberry (LON:BRBY), Gucci, Calvin Klein et Hugo Boss (DE:BOSSn).
Coty est également parvenu à ramener sa perte nette autour des 12 millions de dollars, contre 77 millions un an plus tôt.
‘Bien que nous soyons sur la bonne voie en termes de profits, les résultats dans l’ensemble nous démontrent qu’il reste encore du travail à faire', a reconnu le directeur général, Pierre Laubies.
Et ce dernier d’ajouter que Coty doit capitaliser sur les solides résultats des divisions de luxe et de la beauté professionnelle, et de s’attaquer aux faibles performances de la division grand public. Cela passera selon lui par une amélioration de la présentation des étalages, une simplification des gammes de produits et des investissements à grande échelle.
En marge de cette publication trimestrielle, le Financial Times soulignait que Coty avait oublié de miser sur les influenceurs des réseaux sociaux pour promouvoir ses marques, et qu’il avait bâclé l’intégration des activités de Procter & Gamble.
En début d’année, Coty a reconnu à ce titre que les difficultés rencontrées pour redresser certaines de ses marques de beauté l’avait poussé à acter des dépréciations d’actifs pour un milliard de dollars.
Des obligations en euro/dollar
Coty, qui rappelons-le est détenu à hauteur de 60% par JAB Holding, le conglomérat gérant les actifs de la riche famille allemande Reimann, est présent sur le marché obligataire au détour d’un emprunt qu’il s’engage à rembourser dans sept ans et à rémunérer par un coupon de 4,65%.
Nécessitant une mise de fonds de 100.000 euros, l’obligation se traitait à l’heure d’écrire ces lignes aux alentours du pair.
Libellée par coupure de 2.000 dollars, l’obligation Coty également remboursable dans sept ans affiche pour sa part un rendement à l’échéance de 7,50%.
Ces deux emprunts senior non-sécurisés sont notés « BB » chez Standard & Poor's, soit dans le haut de la catégorie spéculative.