Un secteur en surchauffe
L’actuel ralentissement économique en Chine ne cesse d’inquiéter les opérateurs boursiers, au même titre que la crise ukrainienne ou la menace déflationniste en zone euro. Nous apprenons ce matin que le secteur immobilier chinois, clairement en surchauffe, devrait vivre dans les prochains jours une faillite retentissante. En effet, l’entreprise Zhejiang Xingrun Real Estate ne semble pas pouvoir rembourser ses crédits, à hauteur de 2,4 milliards de yuans (soit 279 millions d’euros), à ses quinze banques créancières, ni les 1,1 milliard empruntés à des investisseurs particuliers. Or, cette nouvelle faillite majeure pour l’économie chinoise menace clairement l’ensemble du système financier local.
On parle déjà de risque de crédit. L’assureur-crédit Coface a notamment commenté cet évènement, ce matin, en développant : « On l’a vu, la faillite n’est plus impossible alors que le gouvernement s’applique à changer de modèle de croissance, appuyée sur la consommation et non plus sur l’investissement ». Un tel risque, s’il se répandait, serait également désastreux pour la croissance chinoise, accentuant donc, à nouveau, les craintes d’un atterrissage brutal comme nous l’évoquions dans nos analyses de la semaine dernière. Rappelons à titre informatif que l’endettement global (tant public que privé) représentait en Chine 140% du PIB en 2007 contre 213% en 2013.
Zoom sur l'or
Parallèlement à cette actualité, on comprend aisément l'engouement actuel pour les valeurs refuges comme l'or, l'argent ou le franc suisse. Intéressons-nous aujourd'hui à l'or. La valeur refuge par excellence évolue actuellement sur ses plus hauts niveaux de ces cinq derniers mois en cotant à 1 360$ l'once. En D1, le RSI (14) évolue toujours autour de son niveau de surachat, donc à proximité du cap symbolique des 70. Si les récentes hausses successives de la valeur sont grandement liées aux craintes soulevées par le dossier ukrainien et par le ralentissement économique en Chine (voir nos dernières analyses), précisons quelques niveaux qui nous paraissent pertinents à court terme.
Pour la séance en cours, nous privilégions un scénario baissier ayant pour point pivot les 1 382$. En dessous de ce niveau, les cibles envisageables à la vente se situent à 1355$ et à 1345$. En scénario alternatif, donc au-dessus de ce point pivot situé à 1 382$, nous tablons sur des cibles à 1 390$ et à 1 400$. Néanmoins, tant que le point pivot (à 1 382$) sert de résistance, comme actuellement, nous nous concentrerons sur un suivi de tendance baissière via les cibles présentées ci-dessus. Précisons enfin que le RSI(14) semble être limité par une droite de tendance baissière, en M30. Nos précédentes analyses sur l’or ont largement porté leurs fruits la semaine dernière.
Rappel de notre trame de fond
Les actualités pourraient se succéder sans trame de fond, mais le lecteur n'y aurait aucun intérêt. Cette cinquième partie de notre analyse est donc un espace de rappel de la trame de fond qui agite actuellement les marchés financiers. Les actualités secondaires ne manquent pas mais rappelons LE grand dossier du moment : le montant alloué au programme de soutien à l'économie US piloté par la Fed est désormais réduit.
Jusqu'à présent, quelques 85 milliards de dollars étaient injectés chaque mois sous la forme d'achats d'obligations et de titres hypothécaires. Désormais, ce montant sera de 65 milliards, amenuisant ainsi l'un des principaux leviers justifiant auprès des opérateurs boursiers les niveaux historiques atteints par les indices boursiers occidentaux. Ce fameux « QE3 » représente clairement le fil conducteur des marchés financiers en ces temps de lente et fragile reprise économique. Pour autant, la Fed devrait globalement maintenir une politique monétaire largement accommodante en 2014, bien que nous tablons sur un arrêt total du programme « QE3 » à la fin de l'année.