L’information est désormais officielle. Le géant américain de l’informatique Dell va quitter la Bourse de New York, à l’occasion de son rachat par son fondateur et PDG, Michael Dell, en duo avec le fonds d’investissement Silver Lake Partners.
L’opération, valorisée à 24,4 milliards de dollars, ne fait pas que des heureux, tant dans le rang des actionnaires que des créanciers obligataires.
Selon les termes de l’accord, les actionnaires recevront 13,65 dollars en cash pour chaque action Dell détenue. Ce montant représente une prime de 25% par rapport au cours de clôture de Dell de 10,88 dollars du 11 janvier dernier, dernière séance avant le début des rumeurs d’une sortie de la cote du groupe américain. « Les nouveaux actionnaires vont acquérir contre du cash toutes les actions existantes Dell non détenues par Mr Dell et certains autres membres du management » précise le communiqué du groupe. Le fondateur de Dell est actionnaire à hauteur de 14% de sa société.
Au-delà de l’apport de ces titres, l’opération sera financée par des liquidités apportées notamment par Michael Dell, par le fonds Silver Lake et ses partenaires, par un prêt de deux milliards de dollars de Microsoft et par l’émission de dettes.
L’opération reste soumise à l’approbation des autorités compétentes et à l’accord des actionnaires existants. Ce qui n’est pas nécessairement gagné d’avance. Le premier actionnaire indépendant de Dell, Southeastern Asset Management, a déjà fait savoir qu’il trouvait le prix proposé trop bas.
Quant aux détenteurs actuels d’obligations émises par Dell, le deal pourrait bien leur faire perdre leur rang actuel de priorité en cas de faillite ou de restructuration, estime Moody’s Investors Service. Dell devrait émettre un « montant significatif » de dette qui devrait subordonner structurellement les porteurs obligataires existants explique Matthew Musicaro, analyste crédit chez Moody’s cité dans un article de Bloomberg. Les obligations existantes ne contiennent par ailleurs pas de clause de changement de contrôle, qui autorise les détenteurs d’obligations à forcer le remboursement des dettes à un prix prédéterminé en cas de vente de la compagnie ajoute pour sa part Alexander Diaz-Matos, analyste auprès de la firme Covenant Review LLC.
Dans ce contexte, Moody’s a dégradé le rating des emprunts « senior non garanti » de Dell à « Baa1 » contre « A2 » et placé la note sous surveillance négative. Fitch Ratings a pour sa part abaissé le rating à « BB+ » contre « A » avant et Standard & Poor’s a mis la note « A- » sous surveillance négative.
Dell a émis pour 5,9 milliards de dollars d’obligations, selon des données compilées par Bloomberg. Parmi celles-ci:
- l’obligation Dell d’une maturité égale au 1er avril 2021 et au coupon de 4,625% se négocie à 95,75% du nominal ce lundi, soit aussi un rendement de 5,28%;
- l’emprunt Dell d’une maturité égale au 10 septembre 2040 et au coupon de 5,40% se traite à 87,5% du nominal, soit aussi un rendement de 6,36%.
La coupure minimale est de 2.000 dollars sur chacune de ces lignes obligataires. Précisons que l'investisseur dont la devise de référence n'est pas le dollar supporte un risque de change, les obligations sous revue étant libellées en devise américaine.