L'appétit pour le risque a baissé pendant la séance asiatique, malgré l'absence d'un catalyseur clair suggérantun comportement de retour à la moyenne à court terme. Ce mouvement de vente pourrait avoir été causé par le fait que Donald Trump est devenu le candidat probable du parti républicain à l'élection présidentielle après sa victoire probante dans les primaires de l'Indiana et le désistement de Ted Cruz. La possible arrivée de Trump à la Maison Blanche inquiète jusqu'aux financiers les plus endurcis. L'Asie boursière a globalement évolué dans le rouge. Le Hang Seng a cédé-0.79% et le Shanghai Composite -0.03%. L'ASX a abandonné -1.47%, inversant la tendance haussière impulsée hier par la décision de la RBA. Le pétrole a reflué sous les $44 le baril après la publication d'une augmentation des stocks US. Cette annonce a accru les craintes suscitées par l'affaiblissement de la confiance du secteur manufacturier et du PMI chinois, ce qui a contraint les traders de matières premières à repenser le scénario du rebond. Le dollar s'est renforcé face aux devises matières premières et émergentes dans le sillage des récentes purges, mais les volumes sont restés limités. L'EUR/USD a quitté ses plus hauts d'hier à 1.1616 pour tomber à 1.1494. Même chose pour l'USD/JPY : le cross a corrigé pour remonter de 105.55 à 107.46.
Le gouverneur de la Réserve fédérale Dennis Lockhart est intervenu sans apporter grand-chose de nouveau. Il s'est montré ambivalent quant à une hausse des taux en juin et évoqué le risque de persistance de la décélération de la croissance enregistrée au premier trimestre. Il a déclaré que la consommation était saine et que l'économie progressait à un rythme modérée, mais s'est dit déçu par la demande intérieure. Enfin, il a souligné que le Brexit suscitait une certaine anxiété au niveau mondial. Nous maintenons nos attentes d'un relèvement de 25 pb en 2016, probablement en décembre car le caractère cyclique des données US devrait se traduire par un fléchissement à la baisse et les événements porteurs de volatilité compliqueront le timing du resserrement. Sans le découplage des politiques monétaires et le soutien d'une tension des rendements, nous ne voyons pas de raison fondamentale d'acheter des dollars.
Peu de statistiques ont été publiées cette nuit. En Nouvelle-Zélande, l'indice des prix des matières premières est ressorti à-0.8% en avril et le taux de chômage a bondi de 5.3% à 5.7% au premier trimestre, contre 5.5% attendu. Le NZD/USD a chuté de 0.6937 à 0.6880 dans la foulée de l'annonce.
Le menu du jour comprend l'estimation finale des PMI des services et composite d'avril de la zone euro. Le consensus table sur une lecture stable à 53 et 53.2. Cette statistique fera suite à une série de PMI européens et aux ventes de détail de la zone euro, ce qui donnera aux investisseurs une vue d'ensemble de l'état de santé du vieux continent. Au Royaume-Uni, le PMI de la construction est anticipé à 54.0, contre 54.2 précédemment. Après le PMI manufacturier britannique extrêmement décevant, la faiblesse de la demande extérieure et les incertitudes entourant le Brexit ont plombé l'activité manufacturière sur le court terme. La dégradation des fondamentaux et les inquiétudes soulevées par le référendum assombriront la récente embellie de la livre, offrant des opportunités de ventes à court terme. Toutefois, les traders du GBP seront focalisés sur les questions de la Commission de liaison de la Chambre des Communes au Premier ministre David Cameron au sujet du scrutin de juin. Les Etats-Unis publieront une rafale de données susceptibles de générer de la volatilité, dont l'enquête ADP, la balance commerciale, l'ISM non-manufacturier, les PMI des services et composite, les commandes aux usines et les commandes de biens durables. Nous devrions avoir confirmation que le recul du dollar n'a pas aidé les Etats-Unis compte tenu de l'affaiblissement de l'activité internationale. Nous restons baissiers sur le billet vert et voyons les rebonds comme des opportunités de ventes.