Le solide chiffre de l’enquête ADP publié il y a deux jours constitue déjà un indicateur pertinent de ce que devrait révéler le rapport NFP cet après-midi. Dans le privé, tous les secteurs, à l’exception de l’énergie qui reste pénalisée par les prix bas du baril, connaissent une tendance positive en termes d’emplois. Dans ces circonstances, l’enquête NFP pourrait dévoiler 205 000 créations de postes en mars, ce qui constituerait un élément de soutien à court terme pour les actifs boursiers risqués. Pour autant, cela ne changera pas fondamentalement la donne pour la politique monétaire américaine. Un grand flou artistique existe à propos de la trajectoire à suivre comme le montrent les dissensions évidentes entre Yellen et Evans. Les investisseurs auraient tort de se concentrer trop sur l’emploi américain. Ce qui compte désormais pour comprendre les décisions de la FED, c’est le risque de crédit. En prenant en compte cet aspect, un durcissement des taux en avril aux Etats-Unis parait complètement exclu, peu importe au final le chiffre des NFP.
Les derniers faits marquants :
Les agences de notation continuent de sévir: S&P a dégradé la note de la Chine de stable à négatif. En cause, l’endettement élevé du pays, les inquiétudes à propos du niveau réel de la croissance et la question latente d’une éventuelle dévaluation du yuan chinois.
France…rien de nouveau. La consommation des ménages constitue toujours la soupape de sécurité de l’économie française. Celle-ci a atteint un record au mois de février avec une hausse des achats pour quasiment tous les biens courants. L’inflation toujours très faible dans le pays est un élément de soutien indéniable du rythme de consommation. Point positif, les dépenses de consommation en biens durables, qui permettent d’avoir une meilleure visibilité à propos de l’évolution de l’économie à long terme, suivent toujours une tendance favorable.
Forex. Bond hier de la paire GBPUSD sous l’effet d’un PIB nettement supérieur aux attentes au T4 2015. Celui-ci a progressé de 0,6% contre une prévision à 0,5%. Sur l’année écoulée, la croissance britannique atteint le niveau confortable de 2,3%. Côté analyse technique, il faudra surveiller à court terme la résistance à 1,4400 sur le GBPUSD.
À suivre aujourd’hui :
Le seul indicateur qui donnera le ton sur le marché sera la publication des NFP. Les estimations des économistes fluctuent entre 190 000 et 210 000 créations d’emplois en mars. Dans tous les cas, il est vraisemblable que le chiffre final soit très bon, confortant l’idée d’un marché de l’emploi américain en bonne santé.
En matinée, plusieurs indicateurs PMI du secteur manufacturier sont attendus. Point crucial : il faudra vérifier que le PMI français soit toujours au mois de mars en zone de contraction. Cela conforterait l’idée d’une reprise plus lente dans le pays que chez les voisins européens.