Euler Hermes (PARIS:ELER) dégrade Scholz Holding Gmbh, les obligations sous pression
Nouveau coup dur pour les créanciers obligataires de Scholz. Malgré les mesures prises ces derniers mois, le groupe spécialisé dans le recyclage des métaux voit son rating dégradé par Euler Hermes. L’agence juge le profil de risque financier de la compagnie comme « élevé ». Une injection de capitaux semble inévitable. Le rating reste sous surveillance.
Euler Hermes note désormais Scholz Holding « B- » contre « B » jusqu’à présent.
De manière générale ce rating correspond, selon l’échelle spécifique à l’agence, à « une entreprise qui manque des structures habituelles pour garantir son futur. Une évolution négative des activités ou des changements dans le contexte économique ou financier pourrait plus que probablement empêcher la compagnie de remplir ses obligations financières d’une manière adaptée ».
Dégradation de la structure de capital
'De manière plus spécifique, nous considérons que le risque financier de Scholz a augmenté pour se situer à un niveau élevé', peut-on lire dans le document publié le 12 août dernier.
L’endettement a encore progressé cette année et il se situe à un niveau important par rapport au bilan de l’entreprise, poursuit l’agence. En parallèle, les perspectives d’évolution bénéficiaire de Scholz sont « faibles » compte tenu de la conjoncture difficile dans le secteur du recyclage.
Enfin, toujours selon Euler Hermès, le surendettement observé en 2015 montre que l’amélioration des résultats n’a pas encore été suffisante pour stopper la dégradation de la structure de capital de l’entreprise.
'De notre point de vue, la viabilité de Scholz Holdings dépend de manière décisive de l’injection de capitaux. Mais compte tenu de l’environnement actuel et des résultats, nous considérons comme difficile le contexte pour réaliser une telle opération. Une décision à ce sujet devrait être prise ces prochains mois. Elle aura un impact significatif sur le rating de l’entreprise. En attendant, la note est placée sous surveillance', conclut Euler Hermes.
Coup de mou de l’emprunt
La publication du document a provoqué une onde de choc sur le marché obligataire. Le 12 août dernier, l’emprunt Scholz Holding Gmbh (8,50% - 2017) se négociait encore à 102% du nominal. Il est actuellement disponible à 99% du nominal, après avoir touché le 17 août 96%. Son rendement annuel s'élève pour l'heure à 9,15%.
Retour des heures difficiles
Les créanciers obligataires de ce groupe allemand ont vécu des heures difficiles durant le second semestre 2013 et les premiers mois de 2014. Scholz avait alors un ensemble de mesures visant à stabiliser le groupe, en réaction aux conditions de marché difficiles dans l’industrie du recyclage.
Si l’emprunt 2017 n’a jamais été visé par le processus de restructuration de l’époque, cela n'avait pas suffi à rassurer les investisseurs, comme en témoigne la dégringolade des prix sur le marché obligataire secondaire. Ces derniers sont tombés jusqu'à 49% du nominal début 2014.
La confiance reviendra suite à la mise en œuvre des différentes mesures de relance, mais surtout suite à l’entrée au capital de Toyota (TOKYO:7203) Tsusho Corporation, un partenaire commercial de longue date. La société diversifiée de négoce international et filiale du groupe Toyota a pris 40% du recycleur.
Scholz a réalisé un chiffre d’affaires de 3,1 milliards d’euros en 2014. Il a traité 7,6 millions de tonnes de métaux à travers ses 300 points de collectes et ses 75 sites de recyclage. Il est présent dans une vingtaine de pays et emploie 5.800 personnes.