Les grands rendez-vous du jour sont les verdicts de la BoE et de la BCE, ainsi que la conférence de presse de Mario Draghi (à 12h00, 12h45 et 13h30 GMT respectivement). Le consensus table sur le statu quo des deux banques centrales. Le discours de M. Draghi devrait déclencher des mouvements de cours dans l'après-midi. Le repli de l'euro s'est accéléré à New York hier. L'EUR/USD est ainsi descendu à 1.1026 cette nuit, un creux de 11 ans. Certains estiment que ce nouveau déclin de la monnaie unique est dû à des inquiétudes accrues autour du QE qui sera lancé la semaine prochaine, d'autres l'attribuent à la crise grecque. L'annonce d'une amélioration des perspectives économiques par la BCE fait peser un risque sur les shorts EUR aujourd'hui, mais le biais général reste nettement négatif. Le principal support s'établit sur le seuil psychologique des 1.10.Des stops et d'importantes barrières d'options sont présents en deçà.
Aux Etats-Unis, les données ADP ont fait apparaître la création de 212 000 nouveaux emplois privés en février et la lecture du mois dernier a été revue en nette hausse à 250K (contre 213K). Les haussiers du dollar restent aux manettes, surtout contre les devises émergentes. L'USD/TRY a atteint un sommet historique à 2.5773 et l'USD/ZAR a rejoint les 11.8578. L'USD/BRL a testé les 3.00, bien que la Banque du Brésil ait relevé le taux Selic de 50 points de base à 12.75% comme attendu. Déjà intégrée, cette hausse a peu joué sur les cours. Il est probable que l'appétit pour le dollar dominera jusqu'à l'annonce des créations d'emplois non agricoles, du taux de chômage et des salaires vendredi. Les taux souverains américains à 10 ans se sont traités au-dessus de la MM100j (2.1163%) pour la première fois depuis septembre 2014.
Les cross JPY ont évolué mollement à Tokyo. Les offres sur l'USD/JPY restent solides au-dessus des 120, avec des barrières d'options à effacer. La principale résistance se situe toujours sur 120.47/48 (double top des 11 et 12 février). Des bids devraient intervenir dans la zone 118.77/119.17 (MM50/21j). L'EUR/JPY a touché un plus bas d'un mois. La MACD (12, 26) est entrée en zone baissière, laissant entrevoir une sensibilité élevée au sentiment négatif sur l'euro avant la réunion de la BCE et le discours de son président. Des barrières d'options sont placées sous les 132.80 pour expiration ce jour.
En Australie, le déficit commercial s'est davantage creusé que prévu, à 980 millions AUD en janvier (contre -925 millions att. et -503 millions en données révisées en février). Le vice-gouverneur de la RBA Philip Lowe a déclaré que la modification des politiques monétaires à travers le monde exerçait des pressions haussières sur les monnaies des pays où le besoin d'une stimulation monétaire s'est fait moins sentir. Si la hausse de l'aussie a mené à une diminution de la demande intérieure, les signes d'un nouvel assouplissement pèsent sur la monnaie australienne. L'AUD/USD reste offert dans la zone 0.7845/60. D'autres résistances sont présentes à 0.7943/0.8000 (MM50j / sommet de la tendance baissière d'octobre 2014 – février 2015).
La Banque du Canada a maintenu son taux bancaire inchangé à 0.75% comme attendu. L'AUD/CAD a reflué à 1.2407 (base du triangle de janvier-février). Les indicateurs de tendance et de dynamique favorisent une reprise accrue du loonie, tandis que la base du triangle symétrique en cours depuis le 22 janvier devrait fournir un support avant la publication des chiffres de l'emploi américains et canadiens vendredi. Une cassure sous la base devrait intensifier les couvertures de shorts sur le CAD tant que les cours du pétrole résistent.
Les traders suivront également le taux de chômage (T4) en France, les commandes aux usines m/m et a/a (janvier) en Allemagne, la production industrielle/des services et les commandes industrielles m/m et a/a (janvier) en Suède, les nouvelles immatriculations automobiles (février) au Royaume-Uni, le PIB t/t et a/a (T4 F) en Italie, les PMI du commerce de détail (février) de l'Allemagne, la France, l'Italie et de la zone euro, la productivité non agricole et les coûts unitaires du travail (T4 F), les inscriptions au chômage au 28 février, les demandes d’indemnisation chômage permanentes au 21 février et les commandes aux usines (février) aux Etats-Unis, l'indice PMI (Ivey) (février) au Canada.