A 1,088 dollar pour un euro, le billet vert n’avait plus été aussi fort depuis 2003. Croissance, chute du chômage et hausse des taux à l’horizon, il faut dire que les indicateurs sont au vert aux Etats-Unis. La parité entre les deux devises, encore illusoire il y a quelques mois, est désormais évoquée.
Si on est encore loin de cette éventualité, le rebond du billet vert face à l’euro n’en reste par moins impressionnant (près de 30% en moins d'un an). La semaine passée, même le seuil psychologique des 1,10 dollar n'a pas tardé à voler en éclat.
Pourquoi le dollar progresse-t-il autant ?
Cette forte hausse du billet vert s’explique par un antagonisme très marqué entre les deux zones économiques et monétaires.
En matière d’emplois par exemple, le taux de chômage devrait rester ancré au-dessus des 11% de notre côté de l'Atlantique. La tendance est nettement meilleure aux Etats-Unis, où le Département du travail de Washington vient d’annoncer une hausse plus forte que prévu des créations d’emplois, recensant 295.000 créations nettes en février, contre 240.000 anticipés.
Avec un total de 1,7 million d’emplois créés au cours des douze derniers mois, le taux de chômage tombe ainsi à 5,50% aux Etats-Unis. Il est par ailleurs revenu à 5,20% chez les hommes adultes, soit une situation proche du plein emploi selon la Réserve fédérale.
Même si la qualité et le niveau de rémunération des nouveaux postes ne seraient pas aussi bons qu'avant la crise de 2008, relève le Figaro, la tendance est favorable et semble suffisamment solide pour entretenir une poussée de la demande (Le Figaro, l’euro dégringole face au dollar après les chiffres de l'emploi américain).
Et si la BCE a annoncé jeudi dernier une accélération de l’activité au sein de la zone euro, relevant au passage sa perspective de croissance du PIB à 1,5% pour 2015, on reste encore loin des 3,1% attendu aux Etats-Unis.
La divergence des politiques monétaires favorise le dollar
Ces bons indicateurs économiques continuent d'alimenter les attentes des investisseurs quant à un resserrement monétaire aux Etats-Unis. Cela impliquerait l'abandon de la politique de taux zéro menée par la Réserve fédérale depuis maintenant près de sept ans.
D’autant que c’est le scénario inverse qui se produit dans la zone euro, où la Banque centrale européenne vient de s’engager dans une politique monétaire extrêmement accommodante de rachats d'obligations, pour maintenir les taux le plus bas possible et faire baisser l’euro.
Dans contexte et de l’avis de nombreux analystes, cette divergence de politiques monétaires de part et d'autre de l'Atlantique devrait continuer à favoriser le dollar ces prochains mois.
Quelques possibilités d’investissement
Pour les investisseurs souhaitant parier sur la poursuite de la hausse du billet vert, nous avons sélectionné quelques obligations libellées en dollars.
Noté « AA+ » chez Standard & Poor’s, le conglomérat industriel General Electric (NYSE:GE) a émis en début d’année une obligation arrivant à maturité en 2020 et offrant un coupon fixe de 2,20%. Sur le marché secondaire, il faut compter sur un cours de l’ordre de 100,75% du nominal pour se la procurer. La coupure de négociation est fixée à 1.000 dollars.
Sur le segment des obligations perpétuelles subordonnées, l’entreprise financière spécialisée dans les moyens de paiement American Express (NYSE:AXP) a lancé la semaine passée une perpétuelle dont le coupon, fixé à 4,90% dans un premier temps, est amené à devenir variable. Elle se négocie par coupure de 1.000 dollars et bénéficie d'un rating « BB+ » chez Standard & Poor’s (catégorie High Yield).
Citons également l’obligation émise la semaine passée par le laboratoire pharmaceutique américain Actavis (NYSE:ACT). A l’occasion d’une opération obligataire multi-tranches de 21 milliards de dollars, la compagnie américaine proposait une obligation d’une durée de trente ans avec un coupon de 4,75%. Elle se traite aux alentours des 102% du nominal et bénéficie d'une rating « BBB+ » chez Standard & Poor’s.
Au sein de la catégorie des entreprises spéculatives, on retiendra la récente émission de Sprint Corp (NYSE:S), noté « B+ » chez Standard & Poors. Le troisième opérateur de télécommunications aux Etats-Unis a proposé un coupon de 7,625% pour sa nouvelle obligation à dix ans. La coupure est fixée à 2.000 dollars. Les derniers prix avoisinaient les 101% du nominal.