Eutelsat, troisième opérateur mondial de satellites par le chiffre d'affaires, vient d’émettre une nouvelle obligation qu’il s’engage à rembourser dans huit ans et à rémunérer par un coupon fixe de 2,25%.
Habitué à catapulter des satellites dans l'espace, l'atterrissage s’est fait tout en douceur pour Eutelsat et sa nouvelle émission obligataire, réalisée dans un environnement de taux favorable pour les émetteurs.
Combinée à d'autres sources de trésorerie, l’émission permettra à la société d’origine parisienne de sécuriser le remboursement de son emprunt de 930 millions d’euros venant à échéance en janvier prochain.
Elle contribuera également à diminuer la charge d’intérêt (avant impôts) de dix millions d’euros à compter de l'exercice 2020-21 et à allonger la maturité moyenne de sa dette.
« Ce nouvel emprunt a été très bien accueilli par une base diversifiée d'investisseurs, illustrant la confiance du marché dans la solidité du modèle économique à long terme d'Eutelsat », s’est félicitée la direction dans un communiqué d’entreprise.
A propos d’Eutelsat
« Relier les contrées les plus reculées de la planète aux régions les plus densément peuplées », tel est le credo d'Eutelsat, cette entreprise créée à la fin des années 70 et qui compte aujourd’hui parmi les leaders de son secteur.
Dotée de 34 satellites, sa flotte assure ainsi la couverture de 150 pays dans le monde, faisant d'Eutelsat le premier opérateur d’Europe, d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.
Si le cœur de métier de l’entreprise consiste en la transmission des contenus vidéo (plus de 60% du chiffre d'affaires), Eutelsat assure la diffusion de près de 7.000 chaînes de télévisions touchant un milliard de téléspectateurs équipés pour la réception satellite ou connectés aux réseaux terrestres.
Disposant également d’infrastructures au sol, Eutelsat transporte une large gamme de services fixes et mobiles de télécommunications haut débit et de diffusion de données pour les réseaux vidéo professionnels et les réseaux d'entreprises.
Prévisions annuelles confirmées
On notera que le niveau de rendement offert par l’obligation sous revue illustre la notation de la dette du troisième opérateur mondial de satellites : « BBB- » chez Standard & Poor’s, soit le dernier cran de la catégorie des investissements jugés de qualité solide par l’agence.
Assorti d’une perspective stable, ce rating avait été abaissé d’un cran en novembre dernier. Une décision motivée par Standard & Poor’s en regard « de l'affaiblissement des fondamentaux du secteur, en particulier les surcapacités dans le segment des données fixes, et une pression tarifaire accrue dans le segment vidéo ».
Le 14 mai dernier, Eutelsat a d’ailleurs abaissé ses prévisions pour son exercice annuel fiscal décalé (qui sera bouclé le 30 juin), anticipant une baisse de ses revenus de l’ordre de 3%. Le groupe français visait jusque-là un chiffre d'affaires stable.
Rodolphe Belmer, Directeur général, a souligné que « l'activité du troisième trimestre avait été marquée par le retour à la croissance séquentielle de l'activité de diffusion de signal vidéo, par une amélioration du taux de renouvellement avec le gouvernement américain, ainsi que par des succès commerciaux dans la connectivité maritime ».
De même, les signaux sont positifs pour le service haut débit « Konnect Africa » bien que sa montée en puissance ait été significativement retardée par des difficultés opérationnelles temporaires.
Rodolphe Belmer a par ailleurs reconnu qu’Eutelsat était confronté à des conditions de marché plus difficiles dans les données fixes et la vidéo professionnelle.
Le patron se veut toutefois confiant et continue de viser un retour à une légère croissance du chiffre d'affaires pour l'exercice 2019-20 grâce à la concrétisation d'opportunités commerciales retardées en 2018-19, à l'activité haut débit fixe qui reste un des moteurs principaux de croissance et à la capacité encore disponible d'Eutelsat 7C et d'Eutelsat Quantum.
On notera que le premier semestre fiscal bouclé fin décembre s’est soldé par un bénéfice net de 150 millions d'euros (-4,8%) pour un chiffre d’affaires en repli lui de 4,40% à hauteur de 658 millions d’euros.