Citant une nouvelle détérioration de l’environnement opérationnel de RWE (DE:RWEG), l’agence Fitch Ratings vient de dégrader la notation de ses emprunts obligataires.
Les obligations de type senior sont dégradées d’un cran à « BBB ». Les obligations de type subordonnées, plus risquées, sont également dégradées d’un cran à « BB+ » et reléguées par la même occasion dans la catégorie spéculative.
L’agence d’évaluation financière a décidé de maintenir sa perspective négative, ce qui signifie que la qualité de crédit de RWE pourrait être revue encore à la baisse à moyen terme.
A noter que Standard & Poor's et Moody's avaient déjà pris des décisions similaires il y a plusieurs mois.
Impacté par la chute des prix de l’électricité
RWE, l’une des cinq plus grandes compagnies de gaz et d’électricité en Europe, est touchée de plein fouet par la chute des prix de l’électricité, au plus bas depuis 15 ans.
L’année passée, la chute des cours de l’électron s'est traduite pour l’entreprise par une dépréciation de 2,1 milliards d'euros sur ses centrales allemandes et britanniques. Ajouté à cela une charge de 900 millions liée à un report d’impôts, on obtient une perte nette de 170 millions en 2015.
Considéré comme le grand perdant de la transition énergétique allemande, RWE est également malmené par l'engouement pour les énergies renouvelables, alors que l’Allemagne s’est engagée à sortir du nucléaire d’ici 2020. La direction s’attend d’ailleurs à un nouvel exercice difficile et informe que ‘la crise de la production conventionnelle d’électricité restera le facteur déterminant’.
Dans ce contexte assez sombre, RWE a décidé de renoncer à verser un dividende cette année, une première depuis 23 ans. Il a par ailleurs annoncé la suppression d’ici 2018 de 2.400 emplois au sein de sa filiale britannique NPower, l'un des six grands fournisseurs d'électricité opérant en Grande-Bretagne.
Séparation des activités
Face à une dette importante, RWE espère trouver son salut via la scission de ses activités et a décidé de regrouper ses activités liées aux énergies renouvelables, aux réseaux et à la distribution dans une nouvelle société baptisée NewCo.
Cette nouvelle entité rassemble les activités les plus prometteuses, souligne l’entreprise. Sa mise en bourse est prévue pour la fin de l'année.
Le second pilier sera constitué des activités traditionnelles de génération d’électricité à partir du gaz, de charbon et de combustible nucléaire, ainsi que le négoce.
Rendement élevé pour les obligations subordonnées
Sur le marché secondaire, les rendements restent particulièrement élevés, surtout en ce qui concerne les obligations subordonnées.
A titre d’exemple, l’emprunt (3,50% - 2075) se traite aux alentours des 72% du nominal et affiche un rendement annuel jusqu’au call en 2025 supérieur à 8%.
Sur le segment des obligations senior, qui bénéficient pour rappel d’une priorité de remboursement, les investisseurs exigent un rendement nettement moins élevé pour les détenir. Pour ne citer qu’elle, l’obligation (3,50% - 2037) affiche un rendement annuel de 3,40%.