Dans le cadre d’une bonne gestion d’un portefeuille obligataire, il est sain de diversifier ses positions, ce qui permet en principe de réduire le risque global, tout en maintenant un certain niveau de rendement. Cette diversification peut passer, éventuellement, par des obligations libellées en dollar canadien.
Après avoir souffert ces dernières années de la mauvaise performance de son secteur pétrolier, le Canada a connu une solide croissance économique de 3% en 2017, grâce à l’embellie économique observée à l’échelle mondiale et à une solide demande intérieure. La forte croissance du PIB et une inflation proche de la cible des 2% ont amené la Banque centrale canadienne (BoC) à relever à trois reprises son principal taux directeur depuis l’été dernier, à chaque fois de 0,25%, pour le porter à 1,25%.
ALENA, prix immobiliers et dette des ménages
La Banque centrale estime que la croissance économique devrait toutefois ralentir pour se situer à 2,2% en 2018 et 1,6% en 2019, soulignant l’incertitude entourant l’avenir de libre-échange nord-américain (ALENA) qui brouille les cartes. Précisons que les États-Unis absorbent 75% des exportations du Canada. Et certains experts estiment qu’une suppression de l’ALENA se traduirait par une croissance réduite à 0,7% pour le Canada la première année.
L’institution monétaire est par ailleurs très prudente compte tenu de l’endettement important des ménages, qui laisse peu de marge pour un surplus de consommation, et des prix immobiliers particulièrement élevés.
Elle a d’ailleurs prévenu qu’elle agirait avec circonspection au moment d’envisager de futurs ajustements à la politique monétaire et qu’elle serait guidée par les nouvelles données économiques.
Selon Statistics Canada, l’économie canadienne s’est contractée de 0,1% en janvier (contre +0,1% attendu par les analystes sondés par Reuters), laissant supposer que la croissance du premier trimestre pourrait même être encore plus faible qu’anticipée.
Les nouvelles projections économiques de la BoC sont attendues le 18 avril.
En termes de prévisions, les analystes sont plutôt stables sur la devise puisque selon Bloomberg, ils anticipent un cours médian de 1,586 euro pour le dollar canadien d’ici 2019, contre un cours actuel de 1,588.
Daimler (DE:DAIGn), IBRD, Mondelez...
Entre-temps, les investisseurs qui souhaitent diversifier leurs positions ou réinvestir en dollar canadien peuvent se positionner par exemple sur l’obligation Daimler Canada Finance, une structure du constructeur automobile, au coupon de 1,91% et d’une maturité égale au 8 juillet 2021. Actuellement disponible à 96,82% du nominal, elle offre un rendement de 2,94%. Le rating est « AAA » chez Standard & Poor’s.
La Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (IBRD), émetteur supranational dont la dette dispose du meilleur rating possible auprès des agences de notation, propose quant à elle un emprunt au coupon de 1,125% et d’une maturité fixée au 11/03/2020. L’obligation peut être achetée à 98,48% du nominal, soit un rendement de 1,92%. Le rating est « AAA » chez Standard & Poor’s.
Enfin, Mondelez International, acteur mondial sur les marchés du chocolat, du biscuit et de la confiserie, a récemment placé un emprunt d’une durée de 7 ans offrant un coupon de 3,25%. L’investisseur peut tabler ici sur un rendement de 3,33%, sur base d’un prix de 99,49% du nominal. Le rating est « BBB » chez Standard & Poor’s.