Dans le cadre d’une bonne gestion d’un portefeuille obligataire, il est sain de diversifier ses positions, ce qui permet en principe de réduire le risque global, tout en maintenant un certain niveau de rendement. Cette diversification peut passer, éventuellement, par des obligations du secteur agroalimentaire.
L’industrie agroalimentaire est un secteur hétérogène, composé d’un grand nombre d’acteurs aussi divers que variés, qui s’étend des sociétés fabriquant des machines agricoles, des groupes chimiques de spécialités (producteurs de semences, d’engrais, de pesticides, de vaccins…), des laboratoires d’analyses, des sociétés transformatrices de produits vivants élevés et récoltés, des distributeurs,... Tous ont un point commun : celui d’être confronté (et de profiter) d’une tendance favorable à long terme pour les besoins en alimentation de la planète.
Si des améliorations substantielles de productivité ont été réalisées ces dernières années, les prévisions pour la croissance de la population mondiale, une espérance de vie plus longue et l’accroissement de la classe moyenne, laissent entrevoir un déficit entre l’offre et la demande, écart qu’il faudra creuser avec des techniques innovantes (agriculture verticale par exemple) prenant en compte des critères environnementaux et le respect des normes de santé publique. Un véritable défi.
John Deere, Campbell, Brasil Foods…
Fondé en 1837, le célèbre fabricant de machines agricoles John Deere («A» chez Standard & Poor’s) estime «être particulièrement bien positionné» pour profiter de ces tendances à long terme. Sa filiale John Deere Capital a récemment mis les investisseurs à contribution pour l’aider à financer ses activités, en émettant une série d’emprunts obligataires, dont cette souche d’une taille de 400 millions de dollars, au coupon de 2,875% et arrivant à échéance le 12 mars 2021. Elle peut être achetée à 99,73% sur le marché secondaire.
Plus en aval de la chaîne de création de valeurs, Campbell Soup Company (NYSE:CPB), active principalement sur les segments de la soupe, des biscuits et des boissons, a émis récemment sept nouveaux emprunts. La multinationale agroalimentaire américaine a par exemple proposé un coupon fixe de 3,95% pour son emprunt remboursable en 2025. L’obligation, disponible par coupures de 2.000 dollars et notée «BBB» chez Standard & Poor’s, est disponible à 99,81% du nominal. De quoi tabler sur un rendement de 3,98%. Dans le même compartiment, on peut citer des entreprises comme Kellog Co. (céréales pour le petit-déjeuner) ou encore Kraft Heinz Food (Ketchup Heinz, fromage à la crème Philadelphia, jus de fruits Capri-Sun...).
Au-delà des émetteurs américains, on peut épingler cette obligation perpétuelle à taux variable émise par Suedzucker International Finance, une filiale du plus important raffineur de sucre européen. Le coupon de cette obligation est calculé à la fin de chaque trimestre sur base du taux Euribor à trois mois augmenté d’une prime fixe de 3,10%. Libellée par coupures de 1.000 euros, l'obligation se traite sous le pair, à un cours indicatif de 99,80% du nominal. Cette émission perpétuelle subordonnée, d’une taille de 700 millions d’euros, est notée «B+» dans la catégorie spéculative chez Standard & Poor’s.
Par ailleurs, Brasil Foods, deuxième acteur du secteur agroalimentaire du Brésil après JBS Marfrig et présent notamment dans la production et la commercialisation de volailles, a émis un emprunt remboursable en 2026, rémunéré par un coupon fixe de 4,35%. De type senior non-sécurisé et notée «BB+» dans la catégorie spéculative chez Standard & Poor’s, cette obligation peut être achetée aux alentours des 88,80%, de quoi tabler sur un rendement annuel de 5,91%. Le coupon semestriel est versé ce 29 mars.