Dans le cadre d’une bonne gestion d’un portefeuille obligataire, il est sain de diversifier ses positions, ce qui permet en principe de réduire le risque global, tout en maintenant un certain niveau de rendement. Cette diversification peut passer, éventuellement, par des obligations issues d’entreprises du secteur brassicole.
Les multiples fusions et acquisitions de ces dernières années dans le secteur ont débouché sur l’émergence d’un trio de géants (par le nombre d’hectolitres brassés) : le belgo-brésilien AB InBev, le néerlandais Heineken et le danois Carlsberg.
Taille critique
L’émergence d’acteurs mondiaux à travers des opérations de fusions ou d’acquisitions peut s’expliquer par la faible valeur économique ajoutée de la bière. Dans ce contexte, il est nécessaire pour les producteurs de disposer d’usines relativement proches des lieux de consommation. En outre, en augmentant de taille, ils bénéficient d’une position renforcée dans le cadre de leurs négociations par rapport à leurs fournisseurs de matières premières, tout en bénéficiant d’économies d’échelles, de synergies ou de complémentarités géographiques. Et ils peuvent aussi accéder à de nouveaux marchés, synonymes de nouvelles sources de croissance et de revenus, ce qui leur permet de renforcer leur cash-flow.
Par exemple, la reprise de SAB Miller par AB InBev lui a permis d'entrer sur le continent africain, atténuant par la même occasion l'impact négatif des ventes plus faibles sur les marchés plus matures.
L'obligataire comme source de financement
AB InBev a financé l’acquisition de son rival SAB Miller – une opération à plus de 100 milliards de dollars – en faisant appel au marché obligataire, à travers des opérations d’envergure. Il a par exemple levé en mars 2016 pour 13,25 milliards d’euros d’obligations, le plus grand emprunt de l’histoire en devise européenne.
Parmi les emprunts d’AB InBev disponibles sur le marché secondaire, on peut citer par exemple, cet emprunt à échéance 15 juillet 2022 affublé d’un coupon de 2,5% et négociable par coupure de 1.000 dollars. Cette obligation, notée « A- » chez Standard & Poor’s, offre pour l’instant un rendement de 3,16% sur base d’un prix de 97,32% du nominal.
Son rival, Heineken est présent quant à lui avec une obligation à échéance 29 janvier 2028 assortie d’un coupon de 3,5%. Libellée par coupures de 2.000 dollars, elle se négocie à 98,28% du nominal, correspondant à un rendement de 3,71%. Le titre est un peu moins bien noté puisqu’il bénéficie d’un « BBB+ » chez S&P.