Dans le cadre d’une bonne gestion d’un portefeuille obligataire, il est sain de diversifier ses positions, ce qui permet en principe de réduire le risque global, tout en maintenant un certain niveau de rendement. Cette diversification peut passer, éventuellement, par des obligations émises par des émetteurs du secteur de l’industrie pétrolière.
Le compartiment regroupe les acteurs présents sur l’ensemble de la chaîne de création de valeurs, de l’exploration à la vente du produit raffiné au consommateur final, en passant par l’exploitation du gisement.
Il a subi de plein fouet ces dernières années la chute des prix du pétrole, conséquence du ralentissement économique et des politiques menées en faveur des énergies renouvelables, ce qui a forcé les grandes compagnies pétrolières et gazières à se transformer pour survivre et rester rentables. Elles semblent avoir réussi leur pari puisque les majors que sont BP (LON:BP) Chevron (NYSE:CVX), ExxonMobil, Shell (AS:RDSa) ou encore Total (PA:TOTF) ont publié des résultats semestriels marqués par une hausse de leur profit ou un retour au bénéfice pour certaines d’entre elles.
Elles ont certes bénéficié de la remontée des cours de l’or noir, après l'accord de réduction de la production de l'Opep à la fin de l’année dernière, mais au niveau actuel des cours (loin des sommets atteints par le passé), elles arrivent désormais à gagner de l’argent. Elles semblent même mieux positionnées en termes de rentabilité et de génération de trésorerie maintenant qu’en 2013/2014, lorsque les cours du baril évoluaient au-dessus des 100 dollars, a indiqué récemment Goldman Sachs (NYSE:GS). Et certains grands groupes ont désormais intégré le scénario d’un prix du baril durablement bas.
En termes de prévisions, certains analystes comme Sandrine Cauvin de la société française de gestion de portefeuilles Vestathena, anticipe un cours du baril de pétrole à 60 dollars d’ici la fin de l’année. Ce n’est pas loin des 55 dollars pour ces deux prochaines années évoqués par Bernard Keppenne, Chief economist à CBC Banque, dans les colonnes du quotidien économique et financier belge L’Echo en juillet dernier.
Fondamentaux bien orientés
Pour Sandrine Cauvin, interrogée le 23 août sur BFM Business, les fondamentaux du marché pétrolier évoluent dans le bon sens, aidés par la forte baisse des stocks de bruts, la stabilisation du nombre d’appareils de forage ou la relative discipline des pays de l’Opep en termes de réduction de l’offre, ainsi que le risque potentiel d'une interruption de la production de pétrole au Venezuela (qui aurait pour effet de retirer 2 millions de barils par jour du marché).
Le secteur est aussi animé par des (rumeurs) de fusions – acquisitions, qui n’étonnent guère Sandrine Cauvin, alors que des majors comme Total ont gelé depuis deux ans leurs grands projets d’investissement. L’acquisition récente par Total de Maersk Oil, filiale à 100% du conglomérat danois A.P. Moller-Maersk, lui permet de s’emparer d’actifs directement intégrables plutôt que d’avoir à se prononcer sur des projets d’investissement à plus long terme, dans un environnement pétrolier encore instable et où la visibilité sur les prix reste faible, souligne Sandrine Cauvin.
Exxon, Transocean, Petroleos Mexicanos...
Pour les investisseurs qui souhaitent se positionner sur le secteur à travers le marché obligataire et notamment sur les majors du secteur, il y a cette obligation émise par Exxon Mobil Corporation (NYSE:XOM) d’une maturité égale au 1er mars 2023 au coupon de 2,726%. Notée « AA+ » et disponible par coupures de 2.000 dollars, elle peut être achetée à 101,05% du nominal, correspondant à un rendement de 2,52%.
Plus en amont, Transocean, acteur leader dans le forage pétrolier, est présent au détour notamment d’un emprunt remboursable en 2038, rémunéré par coupon fixe de 6,80%. Notée « B » dans la catégorie spéculative chez Standard & Poor’s, cette obligation accessible par coupures de 1.000 dollars se négocie nettement sous le pair, à 72% du nominal, ce qui porte son rendement annuel à 10,05%.
En euro, par coupures de 100.000, Petroleos Mexicanos, entreprise appartenant dans son intégralité à l’Etat mexicain, propose une obligation échéant en 2027 assortie d’un coupon de 2,75%. Elle se traite aux alentours des 91% du nominal, correspondant un rendement de 3,69%.