Dans le cadre d’une bonne gestion d’un portefeuille obligataire, il est sain de diversifier ses positions, ce qui permet en principe de réduire le risque global, tout en maintenant un certain niveau de rendement. Cette diversification peut passer, éventuellement, par des obligations d’une taille respectable émises cette année et libellées en euros.
Le marché de la dette corporate en euro est resté dynamique en 2017, les émetteurs profitant des taux d’intérêt bas et de l’amélioration des indicateurs économiques pour se financer sur un marché primaire qui a connu quelques périodes intenses, à l’instar de celle observée à l’issue du deuxième tour de l’élection présidentielle française.
Si les entreprises ont profité d’un contexte toujours favorable au niveau de leurs conditions de financement, c’est aussi grâce aux achats d’obligations d’entreprises réalisés par la BCE dans le cadre de son programme massif de soutien à l’économie. Mais comme nombre d’investisseurs, l’institution monétaire dirigée par Mario Draghi a été piégée en fin d’année par les déboires de Steinhoff. Le spécialiste sud-africain du meuble a été emporté par la révélation d’irrégularités comptables, ce qui a entraîné une dégringolade des obligations du groupe, notamment celles émises en juillet affichant une taille à l’émission de 800 millions.
Retour gagnant de VW
A retenir aussi de cette année 2017, le retour de Volkswagen (DE:VOWG_p) sur le marché obligataire, après le « dieselgate » de 2015. Le constructeur allemand a retrouvé ses marques, notamment à travers sa filiale Volkswagen International Finance. Cette dernière a inondé le marché primaire avec quatre nouvelles obligations chacune de taille respectable, comprise entre 1,5 et 2,5 milliards d’euros.
Refinancement d’acquisitions
Importante émission obligataire également pour le spécialiste du luxe LVMH (PA:LVMH) mais ventilée sur quatre tranches. Les 4,5 milliards d’euros levés, qui placent le groupe parmi les plus importants émetteurs français de l’année par la taille émise, ont servi à refinancer l’acquisition de Christian Dior (PA:DIOR).
Maturité allongée
Le refinancement d’acquisition était aussi la thématique à l’origine des placements d’obligations par l’entreprise américaine Thermo Fisher (NYSE:TMO). Le spécialiste des fournitures pour laboratoires a placé trois souches de 700 millions d’euros, dont une de très longue échéance : 20 ans.
Parmi les autres entreprises américaines ayant sollicité le marché de la dette en euro, le groupe de streaming Netflix (NASDAQ:NFLX) n’a guère rencontré de difficultés à placer 1,3 milliard à échéance 15 mai 2027, une durée de 10 ans donc. Scénario similaire pour le spécialiste américain de l'interconnexion et des centres de données Equinix qui se distingue avec deux souches obligataires d’une taille de 1 milliard d’euros chacune, à maturité 2025 et 2026 respectivement.
La société holding japonaise Softbank (T:9984), qui détient des participations dans plus de 760 entreprises, a quant à elle récolté 1,5 milliard à rembourser au plus tard en 2025 et 750 millions à échéance 2029.
Plus abordable sans doute puisque libellée par coupures de 1.000, le marché a également absorbé sans difficulté l’emprunt à cinq ans et d’un montant de 1,5 milliard du conglomérat allemand Thyssenkrupp.
Quant aux spécialistes du surgelé, Picard, il signe sans doute l’une des plus importantes émissions à coupon variable de l’année 2017. L’obligation, dont le coupon est indexé sur l’Euribor à 3 mois augmenté de 3%, affiche une taille émise de 1,19 milliard. Elle arrive à échéance en avril 2023.