Dans le cadre d’une bonne gestion d’un portefeuille obligataire, il est sain de diversifier ses positions, ce qui permet en principe de réduire le risque global, tout en maintenant un certain niveau de rendement. Cette diversification peut passer, éventuellement, par des obligations à court terme libellées en dollar.
« Alternative au rendement quasi nul »
La nette hausse des rendements des obligations d’État américain à court terme a restauré l’attrait de ce type de placement par rapport au cash, affirme BlackRock (NYSE:BLK), cité par le Financial Times. Le premier gestionnaire d’actifs au monde estime que cette poussée des rendements a créé « une opportunité pour les investisseurs de renforcer leur exposition aux bons du Trésor américain de courte échéance ».
Le taux d'un Treasury bill générique d’une maturité égale à un an est passé de 1,24% début septembre à 2,05% ces derniers jours. Celui d'une durée de trois ans a évolué sur la même période de 1,40% à 2,42%, supérieur à l’inflation américaine qui s’élevait à 2,1% le mois dernier.
« Ceci marque un changement radical par rapport au rendement quasi nul observé durant la période qui a suivi la crise financière », constate Richard Turnill, chief investment strategist chez BlackRock. « Les investisseurs disposent maintenant d’une alternative viable pour leurs liquidités avec des rendements finalement supérieurs au niveau de l’inflation », ajoute-t-il.
L’autre bonne nouvelle pour les investisseurs, c’est qu’il faudrait une importante baisse des prix sur le marché obligataire pour effacer une année de paiement de coupon, ajoute Richard Turnill. Actuellement, il faudrait une hausse de plus d'un point de pourcentage (1%) des rendements à court terme, plus du double du niveau observé il y a un an.
Soutenu par des facteurs techniques
Cette hausse des rendements s’explique par des facteurs techniques, estime Richard Turnill. Il y a la perspective de trois hausses de taux d’intérêt cette année ou les besoins plus élevés de financement des autorités américaines, conséquence des lois fiscales et budgétaires approuvées par le Congrès. BlackRock estime que les États-Unis vont devoir emprunter 500 milliards de dollars de plus cette année, hors refinancement de la dette existante, « bien au-delà des niveaux observés ces dernières années ».
Les USA, Teva, CVS…
Pour les investisseurs désireux de se positionner sur de la dette à court terme en dollar, voici trois possibilités.
Il y a tout d’abord cette obligation émise par les États-Unis en février, d’une maturité égale au 29 février 2020 et d’un coupon de 2,25%. Elle peut être achetée à 100% du nominal. Le premier coupon sera versé le 31 août prochain.
Il y a également cet emprunt Teva Pharmaceuticals Finance Netherlands III à échéance 21 juillet 2021 et au coupon de 2,2%. L’obligation du leader mondial des médicaments génériques, notée « BB » chez Standard & Poor’s et disponible par coupure de 2.000, est disponible à 92,86% du nominal, de quoi tabler sur un rendement de 4,50%.
Enfin, les investisseurs pourraient être intéressés par le nouvel emprunt CVS à rembourser au plus tard le 9 mars 2020 et au coupon de 3,125%. L’obligation peut être achetée à 100,13%, correspondant à un rendement de 3,03%. Cette souche obligataire est notée « BBB » chez Standard & Poor’s et elle se négocie par coupures de 2.000 dollars.