Dans le cadre d’une bonne gestion d’un portefeuille obligataire, il est sain de diversifier ses positions, ce qui permet en principe de réduire le risque global, tout en maintenant un certain niveau de rendement. Cette diversification peut passer, éventuellement, par des obligations PIK (pour Payment in Kind).
Il s’agit d’emprunts obligataires qui offrent à l’émetteur l’option de payer le coupon soit en cash, soit sous la forme d’obligations additionnelles, correspondant à la valeur du coupon s'il avait été payé en cash, augmenté d'une prime. Du point de vue de l’émetteur, ce type d’obligations offre une certaine flexibilité et permet de préserver la trésorerie le temps de la durée de vie des titres PIK. Un élément favorable donc pour une entreprise qui rencontre des difficultés de trésorerie. Logiquement, les taux d’emprunt sont en général élevés, voire dissuasifs, car, du point de vue de l’investisseur, le remboursement en espèces des coupons est différé, ce qui renforce le risque. En outre, il s’agit pour la plupart du temps d’emprunts subordonnés à la dette senior.
À réserver donc à des investisseurs bien informés, à la recherche d'un rendement élevé, mais conscients de prendre un risque important en achetant une dette subordonnée émise par un émetteur dont le risque de défaillance n’est pas négligeable.
Polaris, Burger King…
Polaris et Burger King France ont placé ces dernières semaines des obligations PIK.
Polaris Intermediate Corp., qui fournit des services de soins de santé aux États-Unis, a émis fin novembre pour 1,3 milliard de dollars d’obligations PIK. Selon le prospectus d’émission, l’émetteur a le choix de payer les intérêts en cash ou, si certaines conditions sont réunies, via l’émission de nouvelles obligations. Cette obligation offre un coupon de 8,5% et affiche une maturité égale au 1 décembre 2022. Elle peut être achetée par coupures de 2.000 dollars à un prix de 104,60% du nominal.
Cette souche obligataire est très risquée, comme l’illustre le rating « Caa2 » chez Moody’s et « B-» chez Standard & Poor’s.
A noter que les fonds levés serviront à financer le paiement d’un dividende aux actionnaires de l’entreprise.
La finalisation du rachat par Burger King France de BDBK, le plus important franchisé du groupe avec près de 25 établissements actifs dans l’hexagone, via sa filiale à 100% Burger King Restauration, a notamment donné lieu à l’émission d’un emprunt obligataire PIK. La souche obligataire d’une taille de 200 millions d’euros a été émise par NewCo GB SAS, principal actionnaire de Burger King France. Elle arrive à échéance en 2022 et son coupon est de 8%.
Il y a actuellement moyen de l’acheter à 103,16% du nominal, par coupures de 100.000 euros.
Ici aussi il s’agit d’une obligation risquée puisqu’elle est notée « B3 » chez Moody’s et « CCC » chez Standard & Poor’s.