Dans le cadre d’une bonne gestion d’un portefeuille obligataire, il est sain de diversifier ses positions, ce qui permet en principe de réduire le risque global, tout en maintenant un certain niveau de rendement. Cette diversification peut passer, éventuellement, par des obligations émises par des émetteurs supranationaux.
ADB, Banque mondiale, Berd...
Il s’agit d’organisations ou d’institutions dont la structure (administrative) dépasse les limites des États. Leur capital est en général détenu par plusieurs (voir de nombreux) pays. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), la Banque internationale de reconstruction et de développement (BIRD), la Banque Mondiale ou encore la Asian Development Bank (ADB) sont quelques exemples emblématiques.
==> La Asian Development Bank est une banque asiatique de développement créée le 22 août 1966 pour soutenir le développement économique et social dans les pays d'Asie et du Pacifique. Elle compte 67 pays membres, dont la Belgique présente depuis l’origine.
==> La Banque mondiale est semblable à une coopérative dont les 189 pays membres sont les actionnaires. Fondée en 1944 et basée à Washington DC, la Banque mondiale poursuit deux objectifs : mettre fin à l’extrême pauvreté en l’espace d’une génération et promouvoir une prospérité partagée. Elle est structurée autour de cinq institutions, avec parmi celles-ci la Banque internationale pour la reconstruction et le développement.
==> La Banque Internationale de Reconstruction et de Développement a pour vocation de prêter aux pays à revenu intermédiaire et aux pays pauvres solvables. Elle est née en 1944 pour aider l’Europe à se reconstruire au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
==> La Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement a quant à elle vu le jour en 1991 pour instaurer, après la guerre froide, une ère nouvelle en Europe centrale et orientale, avec pour vocation de « favoriser la transition vers des économies de marché » et de « promouvoir l’initiative privée et l’esprit d’entreprise ». La BERD est détenue par 64 pays, l’Union européenne et la Banque européenne d’investissement.
==> La Banque Européenne d'Investissement est la banque de l’Union européenne (UE) et la seule banque ayant pour actionnaires les États membres de l'UE, dont elle représente les intérêts. Elle travaille en étroite collaboration avec les autres institutions européennes pour mettre en œuvre la politique de l'UE.
Ratings solides, risque devise
Grâce au statut de leurs actionnaires, ces institutions bénéficient des meilleurs ratings possibles, ce qui leur permet d’emprunter à faible coût et dans de multiples de devises (peso mexicain, rand, real brésilien, rouble…) sur les marchés des capitaux internationaux, sources de la majeure partie de leurs fonds.
En corollaire, les investisseurs peuvent en profiter pour optimiser la diversification de leur portefeuille, en se positionnant sur des devises plus « exotiques » tout en évacuant l’essentiel du risque lié à la solvabilité de l’émetteur.
Pour ne citer que deux exemples, extraits de notre sélection, il y a moyen d’investir dans la roupie indienne à travers l’obligation (6% - 2021) émise par l’Asian Development Bank. Cette souche obligataire offre un rendement de 5,9% sur base d’un prix indicatif de 100,3%. Notée « AAA » chez Standard & Poor's, elle est disponible par coupures de 10.000 roupies (+/- 135 euros). A noter que le remboursement et le paiement des intérêts se feront en euro.
La BEI vient quant à elle d’émettre une obligation libellée en rouble, remboursable en 2020 et rémunérée par un coupon fixe de 6%. D’une taille de trois milliards et libellée par coupures de 50.000 (+/- 725 euros), elle peut être achetée à 98,3% du nominal, soit un rendement de 6,64%.