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France: révisions budgétaires

Publié le 04/03/2013 10:33
Mis à jour le 09/03/2019 14:30
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Les dernières statistiques du chômage publiées cette semaine pour la France et l'Allemagne éclairent d’une lumière crue le fossé qui sépare les deux pays. Quand, outre-Rhin, les chiffres sont stables à un bas niveau (taux de chômage à 6,9% en février), en France, le nombre de demandeurs d’emplois de catégorie A (sans aucune activité dans le mois) grimpe pour le 21e mois de suite et atteint 3,169 millions en janvier. Cette montée du chômage est à la fois une conséquence et une cause de l’atonie de la croissance française. C’est d’ailleurs un des arguments avancés par la Commission européenne qui anticipe désormais une croissance quasi nulle en 2013 (+0,1%) au lieu de +0,4% dans sa prévision d’automne. A noter que, malgré un marché du travail autrement plus solide, la Commission a aussi raboté de 0,3 point ses prévisions pour l’Allemagne (de +0,8% à +0,5%). Mais, en l’état actuel des choses, une croissance nulle pour la France en 2013 est ce à quoi on peut s’attendre « au mieux » alors que +0,5% pour l’Allemagne semble un minimum. Et le différentiel se creuse en 2014 avec 2% de croissance attendue en Allemagne contre 1,2% en France.

Cette atonie de la croissance française est préoccupante à de nombreux égards. Elle compromet en particulier la trajectoire de réduction du déficit budgétaire. Celle-ci est déjà bien engagée (-3 points de PIB de déficit structurel entre 2009 et 2012) mais à un rythme plus lent qu'ailleurs. L’équilibre budgétaire est encore loin (quand l’Allemagne y est revenue) et, à 4,6% du PIB en 2012, le déficit français se retrouve être un des plus élevés de la zone euro (cf. graphique). En 2013, faute de croissance, les deux points d’effort structurel déjà prévu ne suffisent pas à tenir l’objectif d’un déficit de 3% du PIB. La question se pose aussi pour 2014 (déficit ramené à 2,2% sur la base d’une prévision de croissance de 2%). La Commission européenne prévoit un déficit de 3,7% en 2013 et de 3,9% en 2014 à politique budgétaire inchangée.

Le défaut de croissance étant la principale raison du dérapage, la Commission semble tolérer un report de l’objectif de 3% à condition que le gouvernement poursuive ses réformes et présente un plan détaillé d’économies budgétaires. Celui-ci n’a pas encore communiqué ses propres nouvelles prévisions. Pour rester dans les limites autorisées, le déficit ne devra néanmoins pas déraper au-delà de 3,5% du PIB en 2013 et il devra être « nettement » inférieur à 3% en 2014, supposons 2,5%. D’après nos estimations et sur la base de nos prévisions de croissance (nulle en 2013, 0,9% en 2014), l’effort structurel supplémentaire à fournir se limiterait à 0,3 point de PIB en 2013 mais il monterait à 1 point en 2014

Comment faire dès lors et ce sans tomber dans une trappe à austérité ? Pour 2013, le gouvernement a déjà prévu un gel de EUR 2 milliards des crédits budgétaires en sus des EUR 6,5 milliards mis en réserve d’office. Pour 2014, les efforts vont se diriger en priorité sur la baisse des dépenses et, « subsidiairement » selon les termes de F. Hollande, sur de nouvelles recettes pour, au minimum, combler le rendement décroissant de certaines des hausses d’impôts du budget 2013. Le gouvernement estime ce manque à gagner côté recettes à EUR 6 milliards. Reste donc à trouver 0,7 point de PIB d’économies budgétaires supplémentaires, soit environ EUR 15 milliards. Cette somme vient en sus des EUR 10 milliards d’économies par an déjà programmées à l’horizon 2017 auxquelles s’ajoutent EUR 5 milliards supplémentaires en 2014 et EUR 5 autres en 2015 pour financer une partie du crédit d’impôts pour la compétitivité et l’emploi (CICE).

En plus des normes de progression déjà en place (stabilité nominale des dépenses de l’Etat hors retraites et service de la dette, ONDAM), les pistes d’économies actuellement évoquées portent sur la rationalisation des aides aux entreprises, la fiscalisation ou la mise sous conditions de ressources des allocations familiales, une nouvelle diminution des dotations aux collectivités locales, la désindexation partielle des retraites, la formation professionnelle. La dégressivité des indemnités chômage a même été évoquée par la Cour des comptes dans son rapport annuel. Aucune mention n’a été faite en ce sens mais la remise en cause de la stabilité des effectifs des fonctionnaires redonnerait aussi une marge de manœuvre précieuse au gouvernement.

Tout cela représente des efforts importants et pèsera sur l’activité (ce que nos prévisions prennent en compte). Les effets négatifs devraient cependant être amortis par une baisse du taux d’épargne des ménages et par les effets positifs attendus du pacte de compétitivité et de l’accord sur l’emploi.
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Hélène BAUDCHON

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