Le conglomérat américain General Electric Company (NYSE:GE), possédant une trentaine de filiales dans plus de 150 pays et valeur symbole de la Bourse de New York, propose sur le marché obligataire un emprunt d’une maturité égale au 19/09/2035 et au coupon de 4,125%.
Alors que cette obligation cotait encore à plus de 116% il y a un mois à peine, le cours actuel s’affiche sous le pair, à 94%, portant en conséquence le rendement annuel à 4,65%.
Malgré la baisse du titre et bien que l’emprunt soit de type subordonné, entrainant de la sorte un risque plus élevé pour l’investisseur, Standard & Poor’s le considère comme étant de bonne qualité, avec un rating BBB+ assorti à cette émission.
La coupure est quant à elle fixée à 1.000 euros en nominal, permettant au plus grand nombre de s’y positionner.
Une telle décote de l’obligation est à chercher non seulement au niveau des résultats financiers du groupe, à l’annonce de l’ouverture d’une enquête des autorités américaines ainsi qu’à la diminution drastique du dividende.
General Electric annonce l’une des plus grosses pertes trimestrielles de son histoire
Il y a peu en effet, General Electric a publié des résultats trimestriels décevants plombés principalement par des dépréciations d’actifs d’un montant total de 22 milliards de dollars dans sa division Energie. Cette division connait en effet de grosses difficultés suite à la chute des prix de l’électricité de gros, à l’effondrement des commandes de turbines que le groupe n’a pas su anticiper ainsi qu’aux surcapacités.
Au troisième trimestre, le groupe a ainsi enregistré une perte nette de 22,8 milliards de dollars. En excluant ces éléments exceptionnels, General Electric affiche toutefois un bénéfice par action ajusté positif, de 14 centimes. Il reste cependant inférieur aux 20 cents attendus en moyennes par les analystes.
Le chiffre d’affaires s’est également affiché en-dessous des attentes, à 29,57 milliards contre un consensus de 29,92 milliards. En comparaison au 3e trimestre 2017, les revenus se sont par ailleurs contractés de 3,5%.
Alstom (PA:ALSO) pèse sur les résultats
En 2014, alors que General Electric continuait de parier sur les énergies fossiles, il a racheté au prix fort les activités énergie de l’ex-fleuron français Alstom.
Mais c’était sans compter sur la baisse des coûts de développement des énergies dites propres (solaire et éolien) qui s’en est suivie, entrainant par la même occasion une diminution de la demande pour les énergies fossiles.
Cette acquisition, la plus grosse de son histoire, s’est finalement montrée catastrophique pour le conglomérat américain qui doit désormais enregistrer de lourdes dépréciations d’actifs et peine à redresser la barre.
Une opération qui attire également l’attention des autorités américaines. Alors que celles-ci s'intéressaient déjà aux pratiques comptables de l'entreprise, elles ont étendu leurs investigations à la suite de ces nouvelles charges enregistrées dans les comptes.
Baisse significative du dividende
Pour tenter de sortir la tête de l’eau, la première grande mesure annoncée par le nouveau PDG du groupe, Larry Culp, consiste en la réduction drastique du dividende. Les actionnaires ne percevront ainsi plus qu’un centime contre les douze qui leur avaient été promis il y a encore quelque temps.
Il s’agit ici de la troisième fois seulement depuis la Grande dépression de 1929 que General Electric réduit la rémunération de ses actionnaires.
La direction a également annoncé réorganiser sa division Energie qui sera désormais scindée en deux.
Un groupe qui ne manque cependant pas d'atouts
Bien qu’un investissement sur cet émetteur doit être bien réfléchi compte tenu des éléments précités, General Electric ne manque néanmoins pas d’atouts.
Citons par exemple le montant de sa capilisation boursière qui dépasse les 70 milliards de dollars, un positionnement parmi les vingt première entreprises les plus importantes aux Etats-Unis en termes de revenus bruts ou encore sa masse salariale dépassant les 300.000 employés.
Les 150 milliards de dollars de dividendes versés depuis 2000 ainsi que des lignes de crédit d’environ 40 milliards de dollars selon une source interne citée par BFMTV qui mentionne également que le conglomérat peut vendre à tout moment des actifs qui lui rapporteraient 60 milliards en plus, lui permettant de parer à toute urgence, en sont encore d'autres.