Certains investisseurs vendent leurs obligations Greenyard, s’inquiétant des conséquences financières pour l’entreprise, après la mise en cause de celle-ci dans le cadre de plusieurs décès liés à une infection à la bactérie Listeria.
L’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a découvert la souche spécifique de cette bactérie dans 47 cas, dont 9 ont été mortels. Une souche identique a été découverte au sein de l’usine hongroise du producteur belge de légumes, a précisé l’EFSA, là où Greenyard évoque une souche « similaire ». Le lien médical entre les deux affaires (la découverte de la bactérie et les décès) est en cours d’analyse a assuré Dennis Duinslaeger, porte-parole de Greenyard, à l’agence Belga.
Entre-temps, la production de l’usine hongroise a été stoppée et l’usine fermée, des avertissements au public ont été lancés et des rappels de produits effectués. L’entité impliquée représente un chiffre d’affaires de 24 millions d’euros, relativement peu face au 4,2 milliards d’euros réalisés par Greenyard en 2017. Mais l’enquête de l’EFSA qui vise à déterminer comment la contamination a eu lieu pourrait déboucher sur l’inspection d’autres usines… Les conséquences financières pour Greenyard sont dès lors difficiles à évaluer au stade actuel. Et les explications officielles de l’entreprise n’ont visiblement pas totalement rassuré les investisseurs.
À la reprise des cotations - les titres Greenyard ont été suspendus à la demande de l’autorité des services et marchés financiers (FSMA) afin de permettre à l’entreprise de s’expliquer officiellement - certains porteurs ont préféré solder leurs positions.
L’action Greenyard a chuté de plus de 30%, dans des volumes traités astronomiques par rapport aux jours précédents, selon des données Euronext.
L’obligation Greenyard d’une maturité égale au 5 juillet 2019 et d’un coupon de 5% s'échange aux alentours des 98,7% du nominal, alors qu’elle se négociait à un peu plus de 102% du nominal avant le début de l’affaire.