Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
La Premièreministre britannique Theresa May a triomphé haut la main lors du vote de la motion de défiance émanant de son propre parti (conservateurs).
Theresa May bénéficie du rejet de la motion par 200 votes contre 117 (pour 160 requis) : un tel échec invite à se demander si ceux qui l’ont déposée n’avaient pas comme intention de la mettre à l’abri d’une nouvelle procédure de contestation de son leadership pour 1 an.
Car c’est la règle au Royaume-Uni, il ne peut y avoir plus d’un dépôt de motion de défiance par tranche de 12 mois.
il n’en reste pas moins que plus d’un gros tiers des membres de la Chambre des communes n’a pas hésité à voter pour son départ, avec le cortège de difficultés qu’auraient entraîné sa démission et un changement de gouvernement, et notamment la mise en œuvre d’un « hard Brexit ».
Theresa May, dans une rapide allocution, a remercié ceux qui l’ont soutenue et ne désespère pas d’obtenir quelques aménagements du texte de séparation avec l’UE et des accords douaniers d’ici le vote du texte (probablement début 2019).
La « City » avait correctement anticipé ce résultat, les actions britanniques avaient terminé en nette hausse (+1,3%) et à la proclamation du résultat à 22H01, la livre a bondi de +1,2% vers 1,263$.
En revanche, cela n’a pas provoqué d’euphorie sur les indices européens en transactions électroniques, la nouvelle n’a été saluée que par une poignée de points d’indice supplémentaires (environ +0,1% sur le CAC40).
La Bourse de Paris s’est peut-être remise sur de bons rails et semble ignorer à la fois la médiocrité de la croissance – déjà évidente avant que les « gilets jaunes » ne supportent l’accusation de plomber l’activité économique depuis fin novembre – et le creusement de +20% du déficit budgétaire (il devrait bondir de +2,8% à +3,5% selon Bercy en 2019).
Pour être tout à fait clair, avec une France au ralenti et des déficits qui dérapent, le CAC40 continue de surperformer la vertueuse Allemagne et son DAX30 farci de champions à l’exportation.
La Bourse de Francfort pâtit du poids du secteur automobile, en grande difficulté depuis le milieu de l’été et de la Deutsche Bank (DE:DBKGn) : le DAX accuse -15,4% depuis le 1er janvier, le CAC -7,6% (exactement moitié moins) et nos 40 champions ont encore creusé l’écart (en leur faveur) face aux 30 allemands dans la récente rechute de début décembre, malgré les « gilets jaunes », malgré les tweets de Trump accréditant le scénario d’une France sombrant dans le chaos, comme il l’avait prédit, pour cause de stupidité de mesures fiscales punitives visant à encourager la transition écologique.
Toute « récupération » lui est bonne pour démontrer à quel point il a eu raison de ne pas signer les accords de Paris… et regardez, Paris est en flamme !
Peut-être devrait-il s’aviser que quelques palettes, pneus et une douzaine de voitures brûlées n’ont rien à voir avec le dérèglement du climat, tandis que chaque année, la Californie est la proie des flammes, et chaque fin d’été, c’est un nouvel « incendie du siècle », pire que l’enfer vécu l’année précédente.
Le Middle West des Etats Unis vient même de subir des tornades à la fin du mois de novembre, 2 mois après la fin de la saison, ce qui est tout à fait exceptionnel.
Les courants d’air chaud du Sud remontent au Nord plus tardivement qu’à l’accoutumée : Trump a donc raison, il faut construire d’urgence le grand mur tout le long de la frontière du Mexique pour sauver l’Amérique.
Cette urgence climatique vaut bien que « Potus » aille jusqu’au « shutdown » si les démocrates ne votent pas de quoi ériger l’équivalent -mais en plus haut- de ce que plusieurs générations de présidents américains se sont battus pour faire tomber à Berlin puis de la Pologne à la Mer Noire : le « rideau de fer ».