Le marché des obligations vertes ou Green Bonds a explosé en à peine dix ans. Alors que seulement 855 millions d’euros avaient été collectés à travers le monde en 2007 par les premiers titres de ce genre, 2016 a permis de lever 44,3 milliards d’euros.
L’année dernière a en effet été une grande année pour les Green Bonds, avec notamment l’émission de la première obligation souveraine verte par la Pologne, l’émission de l’obligation verte la plus importante en taille et en durée, de 7 milliards d’euros et d’une maturité de 22 ans, proposée par l’Etat français, ainsi que la plus grande Green Bond d’une société américaine de technologie, à savoir Apple (NASDAQ:AAPL).
Et selon un rapport de Moody’s Investors Services, la hausse des obligations vertes de 2016 devrait également se voir en 2017.
Mais qu’est-ce qu’une obligation verte ?
Les obligations vertes sont des obligations tout ce qu’il y a de plus classique pour les investisseurs. La seule différence réside dans l’utilisation des sommes récoltées.
L’émetteur s’engage en effet à financer des projets ou des initiatives écologiques avec les fonds levés : financement de projets d’efficacité énergétique, de bâtiments écologiques, de voitures électriques, de projets contribuant à la transition écologique,…
De part ces émissions, les émetteurs bénéficient de trois avantages principaux :
- lever des fonds directement sur les marchés des capitaux et obtenir dans certains cas, de meilleures conditions que celles offertes par les banques
- communiquer sur leurs stratégies environnementales et donner du relief à leurs engagements
- atteindre les investisseurs éthiques, soucieux de l’impact de leurs actions
Attention au greenwashing
Bien que les acteurs de marché ont établi volontairement certains principes, au travers des Green bonds principles, et fixent de la sorte les bonnes pratiques à respecter, comme la définition des activités éligibles aux fonds levés, la mise en place d’un contrôle indépendant du caractère écologique de l’émission ou encore le reporting annuel pour suivre l’avancement des projets, ceux-ci présentent des limites.
Sont ainsi pointés l’absence de définition des projets verts, le manque de standardisation des contrôles externes et surtout leur caractère non obligatoire, ainsi que la divergence dans les méthodologies de reporting.
Avec l'essor de ce marché, il est donc important que les normes soient clarifiées et harmonisées pour éviter tout risque d’écoblanchiment ou de greenwashing (effet vitrine mis en scène mais en définitive non écologiquement responsable), et garantir l’utilisation expresse des fonds levés dans la lutte contre les changements climatiques.
Pour pallier à ce manque, la France a pour sa part créé en 2015, le label transition énergétique et écologique pour le climat. Les fonds levés doivent ainsi financer des projets relevant d’activités dans la nomenclature du label et respecter les Green bonds principles.
Quelques exemples d'obligations vertes
Les émissions d’obligations vertes sont encore peu fréquentes et ne représentent même pas 2% de l’ensemble des émissions mondiales. Pour soutenir et montrer l’intérêt grandissant des investisseurs pour ce type de dette, il faudra donc bien souvent se tourner vers le secondaire. A sa manière, la Société de Bourse Goldwasser Exchange supporte ce marché en pleine expansion en offrant des frais de courtage réduits à 0,30% lors de l'achat des trois obligations suivantes.
Le géant américain Apple propose une obligation verte au rendement de 2,67% jusqu’à son échéance fixée au 23/02/2023, étant donné son cours actuel de 101% et le coupon offert de 2,85%. L’agence de notation Standard & Poor’s accorde une note de AA+ pour cette ligne à la coupure de 2.000 dollars.
La Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement est présente sur le marché des Green Bond à travers de nombreux titres.
En dollar néo-zélandais, on peut citer l’obligation 25/01/2022 disponible par coupure de 1.000 dollars néo-zélandais. Au vu du coupon de 3,375% et du cours actuel de 100,20% du nominal, le rendement est porté à 3,33%. Standard & Poor’s, tout comme Moody’s, lui attribue le meilleur rating possible, soit AAA.
En peso mexicain, la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement est présente sur une ligne obligataire au coupon de 7,50% et à la maturité égale au 05/03/2020. Sur base d'un cours de 101,80, le rendement offert est porté à 6,79% pour ce titre disponible par 1.000 pesos mexicains. Les trois grandes agences de notation internationales s'accordent pour attribuer le meilleur rating à cette émission, soit triple A.