Après le Brexit et les élections présidentielles américaines, le référendum organisé en Italie est désormais au cœur des préoccupations des investisseurs. Car le projet de réforme constitutionnelle, soumis au vote des Italiens ce dimanche 4 décembre, pourrait bien provoquer le départ de Matteo Renzi, président du Conseil des ministres.
Pour rappel, les Italiens sont invités à valider (ou non) une réforme visant à simplifier le processus législatif et à apporter davantage de stabilité politique. Renzi espère ainsi obtenir le soutien nécessaire, pour mener à bien les réformes indispensables pour redresser un pays dont l’économie est en lambeaux, et qui a connu 60 gouvernements depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Le projet est porté et voulu par le gouvernement et plus particulièrement son premier ministre. Matteo Renzi a d’ailleurs lié son sort au résultat du vote. En d’autres termes, si le « non » l’emporte, comme le laissent supposer les derniers sondages, Renzi a fait savoir qu’il démissionnerait de ses fonctions, déclenchant alors la tenue d’élections anticipées.
Ce scénario fait peur aux investisseurs internationaux, car la période d’instabilité politique qui en découlerait pourrait avoir de multiples conséquences, comme celle de ralentir (ou bloquer) les réformes en cours dans un secteur bancaire italien en crise, et dont plusieurs acteurs doivent à court terme renforcer leurs fonds propres.
D’une manière plus générale, une victoire du « non »au référendum devrait augmenter la méfiance des investisseurs à l’égard de l’Italie. La Bourse de Milan pourrait accuser le coup, rendant plus difficiles encore les opérations d’augmentation de capital des institutions financières italiennes.
Sur le marché obligataire, les rendements de la dette souveraine italienne, en nette hausse ces dernières semaines, devraient se tendre un peu plus, creusant par la même occasion l’écart avec son homologue allemande, laquelle pourrait bénéficier en parallèle de son statut de valeur refuge.
Plus largement, la tenue d’élections anticipées en Italie pourrait se traduire par une montée au pouvoir des partis en faveur d’un référendum sur l’appartenance à l’euro, avec, in fine, le spectre d’une sortie de l’Italie de la zone euro. Un scénario négatif pour la devise européenne.