Li Keqiang, le chef du gouvernement chinois a confirmé ce matin que la Chine était intéressée par l’importation de davantage de produits français lors du voyage officiel de François Hollande à Pékin. Cette annonce intervient au moment où la balance commerciale française est au plus mal tandis que la balance commerciale chinoise envers la France est très nettement excédentaire.
Le Premier ministre chinois a déclaré ce matin « La Chine ne cherche pas l’excédent commercial. Elle veut importer davantage de produits français ». François Hollande estimant de son côté que la formule choisie était intéressante puisque la France ne recherche pas les déficits ! La réponse du chef de l’État a aussi porté sur la volonté de réaliser de nouveaux efforts en France, notamment en termes de compétitivité.
Dans les faits, le déficit commercial de la France envers la Chine est colossal. Il représente près de 40% de notre déficit commercial global, soit l’équivalent de 26 milliards d’euros. Autre dossier primordial et abordé durant cette rencontre : le taux de change du yuan, la devise chinoise. Comme l’ensemble des grands partenaires commerciaux de la Chine, la France a pointé du doigt la sous-évaluation de la devise chinoise.
Ce n’est pas un enjeu récent mais il est capital pour les exportations des grands acteurs commerciaux, et notamment pour les États-Unis. La promesse électorale de François Hollande de rétablir un « nouvel ordre monétaire international » ne devrait pas trouver d’écho en Chine, où la volonté politique reste focalisée sur la sous-évaluation de la devise, soutenant ainsi les exportations.
Quoiqu’il en soit, la Chine s’est engagée hier auprès de la France à acheter 60 Airbus pour un montant total de 7,7 milliards de dollars, soit près de six milliards d’euros. Airbus a confirmé l’accord général contracté par China Aviation Supplies Holding Company. La transaction porte sur un ensemble de 42 avions A320 et 18 gros porteurs A330.
Il est vrai que le secteur de l’aviation civile est en pleine expansion en Chine, à tel point que certains analystes s’attendaient à ce que la commande porte sur une centaine d’avions. Mais au-delà de cet aspect « comptable », la transaction permet de lever partiellement le boycott (non-officiel) décidé par Pékin sur Airbus suite à la validation par l’Union européenne de la taxe carbone dédiée aux transporteurs aériens.
François Hollande, entre contrepartie de l’ouverture du marché chinois qu’il réclame, a garanti à la Chine de lever « tous les obstacles et tous les freins » aux investisseurs chinois désireux d’injecter leurs capitaux dans l’économie française, mais à la condition qu’ils contribuent à créer des emplois sur le sol français. Cette demande intervient au moment où la France connait un nouveau record absolu en matière de chômage : le pays compte désormais 3.224.600 chômeurs.
Enfin, pour rattraper l’énorme avance de l’Allemagne sur la France en matière d’exportations vers la Chine, le gouvernement français s’est engagé à soutenir un tissu de PME françaises présentes sur le sol chinois. C’est via ses PME que l’Allemagne a pu bâtir ses relations commerciales avec la Chine, et non via d’énormes contrats ponctuels comme celui qui vient d’être signé avec Airbus. À suivre donc.
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