L’obligation du jour : la perpétuelle Air France KLM à taux fixe puis variable
Chaque jour l’équipe d’Oblis épingle une obligation. Ce mardi, arrêtons-nous sur l’emprunt perpétuel récemment émis par la compagnie aérienne Air France – KLM.
Il s’agit pour le transporteur aérien de sa première émission obligataire perpétuelle libellée en euros. Disponible par coupures de 100.000, cet emprunt offre un coupon de 6,25% jusqu’en octobre 2020. A cette date, Air France-KLM dispose d’une première option de remboursement (« call »). Si le groupe décide de laisser courir sa dette, la rémunération devient variable. Elle correspond alors sur base du taux midswap à cinq ans en euros augmenté d'une prime de 11,072%.
Ce mardi, l’investisseur qui souhaite se positionner sur cet emprunt doit compter avec un prix de 98,26%, soit un rendement jusqu’au « call » de 6,651%. Il s’agit d’une rémunération confortable, mais elle s’explique par un risque plus élevé. Ce dernier trouve son origine dans l’absence (théorique) d’échéance, le rang élevé de subordination, l’absence de rating ou encore la situation (opérationnelle) précaire d’Air France - KLM.
Par ailleurs, l’engouement observé lors du placement sur le marché primaire et dans les premiers échanges sur le marché secondaire semble avoir laissé place à une certaine méfiance. Le prix actuel reflète sans doute ces craintes puisqu’il est inférieur au prix d’émission de 99,482% de mars dernier, et du sommet de 104,85% touché début avril.
Mesures d’économie renforcée
Et pour cause. Le groupe aérien a récemment renforcé ses mesures de restructuration sur fond de publication de résultats plutôt moroses.
Si le chiffre d’affaires du premier semestre 2015 a progressé de 2,4% en rythme annuel (mais baisse de 3,6% en données comparables), la perte a augmenté à -638 millions (+3% sur un an). L’entreprise a dès lors décidé de mettre en œuvre un nouveau plan d’économie, d’un montant de 300 millions d’euros.
Air France – KLM a publié quelques bonnes nouvelles cependant. Sa dette a fondu de 857 millions sur six mois à 4,5 milliards d’euros et ses flux de trésorerie sont en augmentation. Le groupe espère toujours ramener son niveau d’endettement à 4,4 milliards d’euros à la fin de l’année.