Hier après-midi, nous émettions sur TradeBeat un appel à la prudence pour la tranche horaire 19h30/20h30, face à l’imminence de la publication du compte-rendu du FOMC (l’organe décisionnel de la banque centrale américaine). Sans la moindre surprise, les taux américains n’ont pas été relevés. Pour autant, le communiqué a clairement déçu les opérateurs boursiers dans un premier temps : entre divisions des membres essentiels du FOMC et propos trop peu accommodant. Les indices occidentaux ont rapidement plongé jusqu’à la clôture de Wall Street avant de retrouver peu à peu les cotations abandonnées en ce début de matinée. Pour autant, les leviers baissiers restent omniprésents à court/moyen terme. Décryptage.
La Russie et l’OPEP agitent les marchés
La Fed n’aura donc pas vraiment rassuré les opérateurs boursiers, au travers de la teneur de ce fameux communiqué. Les risques mondiaux sont au plus haut, ne serait-ce qu’en Chine : de quoi supposer un deuxième relèvement des taux US au second semestre, au mieux. Balayant de facto les attentes « raisonnablement confiantes » de la Fed en matière d’inflation et de croissance. Fort « heureusement », une annonce russe est venue relancer en parallèle les espoirs d’une petite hausse sur les valeurs pétrolières, contrebalançant les inquiétudes suscitées par la capacité de la Fed à soutenir l’économie américaine qui présente malgré tout de nombreux signaux de fragilité. En l’occurrence, la Russie a annoncé une probable collaboration avec le cartel de l’OPEP afin de réguler l’offre mondiale, largement excédentaire. Autrement dit, la Russie souhaite s’en prendre à l’un des trois piliers soutenant l’exceptionnelle pression baissière sur la valeur de l’or noir (offre, demande, valeur du dollar).
Puisque la demande ne peut pas facilement être relancée, compte tenu des difficultés des émergents, et que la Russie n’est clairement pas en mesure d’agir sur la valeur du dollar américain, autant s’en prendre à l’offre. D’autant que les recettes budgétaires du pays dépendent à plus de 50% de la valeur du baril. Et pour que celui-ci soit jugé viable, il doit au moins avoisiner les 100$ l’unité. Le compte n’y est pas et la population russe subit actuellement de plein fouet les conséquences d’une inflation galopante, d’une stagnation des salaires et de l’emploi, mais surtout d’une vague d’austérité provoquée par la fin des recettes générées par le pétrole. Les opérateurs tablent/spéculent sur l’issue d’une telle collaboration qui, de toute manière, prendrait un temps considérable pour aboutir. D’où le petit rebond autour des 33$ le baril ce matin, entrainant légèrement dans son sillage les indices occidentaux. Mais pour combien de temps ?
En effet, cette annonce ne va pas satisfaire les marchés bien longtemps. Ne serait-ce que ce matin, les indices européens encaissent clairement une tentation baissière. Nous travaillerions d’ailleurs en Live Trading sur l’indice allemand au travers d’un point de confluence fixé sur les 9 825 points. Et pour cause, la Deutsche Bank a dévoilé sa première perte trimestrielle depuis 2008 … Mais surtout, nous surveillerons de près les publications américaines à venir aujourd’hui : Ford et Caterpillar dévoileront leurs résultats pour le quatrième trimestre 2015. Enfin, Microsoft (O:MSFT) fermera le bal des publications majeures pour ce 28 janvier, après la clôture de Wall Street. D’ici là, nous surveillerons les 1 900 points sur le S&P500 et les 9 825 points sur le DAX30 : toute cotation inférieure nous servira clairement pour scalper à la baisse l’indice allemand avec nos clients, cet après-midi. La pression est de retour, tant mieux !