Par Ellen R. Wald
Pour la seconde fois en moins d’une semaine, le cours du pétrole a chuté de plusieurs points de pourcentage au cours en l’espace de quelques heures. Le 14 juin, le WTI a chuté de près de 4% en-dessous de 45 $ le baril et le 20 juin, le WTI perdait 3% avant de clôturer à 43.23 $, en repli de 2.2%.
Bien que les médias tentent d’expliquer ces replis par des stocks de brut plus importants que prévu (le 14 juin) et l’augmentation de la production Libyenne et Nigérienne (le 20 juin), ce ne sont pas réellement de bonnes explications du soudain recul des prix.
L’augmentation de la production en Libye et au Nigéria est un bon bouc émissaire pour le récent repli mais l’explication est insuffisante puisque les deux pays affichent ces progressions depuis le début de l’année. Cette augmentation a clairement été présentée lors de la réunion de l’OPEP en mai. En juin, l’augmentation graduelle (en Libye de 50.000 bpj et au Nigeria de 62.000 bpj en aout) ne devrait pas causer d’aussi importantes chutes des prix.
D’autres raisons pour un tel repli sont :
- Les raffinerie aux États-Unis ont la semaine dernière produit un record de 17.6 millions de barils par jour. Même si les inventaires ont diminué la semaine dernière, plusieurs spécialistes prévoient des hausses.
- Les hedge funds, avec en tête Andurand, anticipent la chute du pétrole dans le futur proche.
- Des informations indiquent que les puits entamés mais non terminé aux États-Unis continuent d’augmenter. (Selon l’EIA, ils ont atteint le nombre de 5.946, un plus de trois ans).
D’un autre côté, plusieurs signes indiquent que le pétrole devrait progresser.
- L’OPEP rapport un taux de coopération des membres de 106% en mai.
- L’Arabie Saoudite indique que ses exportations de pétrole ont diminué de 3% en avril et que la production pétrolière continue d’être inférieure à 10 millions de bpj.
- Le ministre de l’énergie de l’Arabie Saoudite Khalid al-Falih, a déclaré que les « fondamentaux de marché sont dans la bonne direction, » et que la réduction consentie par l’OPEP impacte le marché. Il attribue la récente chute des prix à la spéculation et « des variables incontrôlables par les producteurs. »
- Le gouvernement chinois a annoncé une nouvelle série de quotas d’importation pour 2017 pour les raffineries indépendants qui devrait croitre de 1.83 millions de bpj.
- Dans le court terme immédiat, le prix du pétrole pourrait grimper grâce à l’ouragan Cindy qui s’est formé dans le Golfe du Mexique, poussant les producteurs à fermer leurs centrales à l’étranger.
Ce que nous observons actuellement est une réaction au fait que nous ne savons pas vers où se dirige le marché. En l’absence de signe fort, le marché tend à amplifier certaines décisions spéculatives par d’importantes institutions financières. Ceci se traduit par le repli des prix du pétrole, comme nous l’avons constaté le 20 juin.