Focus cette semaine sur la compagnie aérienne américaine American Airlines, un groupe issu de la fusion en 2013 des transporteurs US Airways et American Airlines Group.
Aujourd’hui, la compagnie aérienne offre en moyenne 6.700 vols par jour vers 350 destinations réparties sur une cinquantaine de pays. American Airlines est aussi un des membres fondateurs de l’alliance oneworld, dont les membres desservent plus de 1.000 destinations avec environ 14.250 vols quotidiens vers plus de 150 pays.
Kérosène, salaires et augmentation de l'offre
Le transporteur basé à Fort Worth au Texas, a publié fin octobre des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, malgré les ouragans Harvey, Irma et Maria qui l’ont forcé à annuler 8.000 vols.
Le chiffre d’affaires a augmenté de 2,7% à 10,88 milliards de dollars, comme anticipé par les observateurs. Le revenu total par siège disponible rapporté au nombre de miles parcourus, un indicateur de référence dans le secteur, a augmenté de 1,1% sur les trois mois arrêtés à fin septembre. Et American Airlines s'attend à une hausse de 2,5% à 4,5% sur un an de ce baromètre au quatrième trimestre. Toutefois la marge opérationnelle devrait ressortir entre 4,5% et 6,5%, inférieure aux 11 à 13% générés par son grand concurrent Delta Air Lines.
Par ailleurs, American Airlines continue de voir ses coûts progresser, principalement au niveau de ses dépenses de kérosène et des salaires (les deux principaux postes de dépenses dans le secteur aérien), ce qui explique la baisse de 15% à 624 millions de dollars du bénéfice net. Par action, il a été de 1,42 dollar, contre 1,40 attendu par les analystes. En outre, la compagnie texane a aussi annoncé sa volonté d’augmenter son offre au quatrième trimestre, provoquant l’inquiétude des investisseurs pour une surcapacité dans le secteur qui affecterait les prix.
Action sous pression
A Wall Street, ces trois éléments (kérosène, salaire et augmentation de l’offre) ont provoqué une chute de l’action lors des séances qui ont suivi le 26 octobre. La baisse du titre – de l’ordre de 11% - est exagérée a estimé début novembre l’analyste Jamie Baker de JP Morgan, l’un des plus critiques pour les trimestriels d’American Airlines. Le broker a relevé son conseil sur l’action à « surpondérer », estimant que les plans d’expansion de l’entreprise allaient finalement soutenir la société. Son nouvel objectif de cours est de 65 dollars.
Il est parmi l’un des plus positifs sur la valeur puisque le consensus des analystes répertoriés par Bloomberg anticipe un cours médian de 56,18 dollars pour l’action d’ici 12 mois. 9 d’entre eux considèrent qu'il faut acheter l'action, 8 pensent qu'il faut la garder et 2 estiment qu'il faut vendre.
Turbulences sur la dette high yield
Sur le plan obligataire, la dette émise par American Airlines Group a quant à elle plutôt bien résisté… jusqu’à la mi-novembre où le compartiment américain de la dette high yield a encaissé quelques turbulences (après une période de forte performance).
Pour ne citer qu’elle, l’obligation Americain Airlines Group, notée « BB- » chez Standard & Poor’s, est désormais disponible à 101,56% du nominal (contre encore 103 environ début novembre), de quoi tabler sur un rendement de 3,56%.
La coupure de négociation est de 2.000 dollars.