Alors que nombreux étaient les observateurs à déconseiller de parier contre l’euro face au dollar en début d’année, le billet vert vient de connaître une superbe quinzaine, soutenu par sa banque centrale et la robustesse de l'économie américaine.
En seulement deux semaines, le dollar vient ainsi de prendre plus de 4% à l’euro, lui permettant de s’inscrire en territoire positif cette année. Un rebond qui intervient après plus d’un an d’affaiblissement de la devise, la victoire d’Emmanuel Macron à la présidentielle française ayant été un détonateur à la progression quasi ininterrompue de l’euro de 1,05 à 1,24 dollar dernièrement.
A un taux de change de 1,192 dollar ce mardi, le billet vert a donc encore de la marge pour retrouver ses plus hauts. Et même s’il est toujours hasardeux de se prononcer sur le potentiel d’une devise, les facteurs semblent suffisants pour anticiper un bon comportement de l'USD à moyen terme.
Principal facteur de soutien, la Réserve fédérale américaine qui est pour ainsi dire la seule institution au monde à prôner un resserrement monétaire. Les autres banques centrales semblent en effet moins pressées de normaliser leur politique, en raison d'une croissance décevante au premier trimestre, c’est le cas en Europe, où l’inflation est toujours hésitante, alors que la hausse des prix est bien réelle outre-Atlantique.
En s’apprêtant à augmenter par trois fois ses taux directeurs d’ici à la fin de l’année, la FED ne cesse donc de creuser le différentiel de taux entre les deux continents, rendant plus attrayants les investissements obligataires en dollar et créant de facto, des flux entrants dans la devise.
Des conditions optimales pour se positionner en dollar ?
L’investisseur qui souhaiterait tirer profit d’une appréciation du dollar pour diversifier ou renforcer son portefeuille n’aura que l’embarras du choix, et surtout, pourra le faire dans des conditions qui n’avaient plus été aussi optimales depuis longtemps.
Bien sûr, la remontée des taux du marché, qui provoque mécaniquement une baisse des cours, permet à l’investisseur résident belge de se positionner sur de nombreuses obligations devenues « fiscalement intéressantes* », puisqu’elles sont désormais nombreuses à se traiter en-dessous du pair.
Mais, fait nouveau, pour un obtenir un rendement annuel avoisinant les 3%, il n’est aujourd'hui plus nécessaire de s’engager sur des obligations de longue échéance, à 20 voir 30 ans.
Et pour cause, si les taux américain à dix ans flirtent avec les 3%, les taux à deux ans évoluent eux autour des 2,40%. Rappelons au passage que si les taux courts dépendent des politiques monétaires, les taux longs réagissent à la santé de l’économie et aux attentes inflationnistes.
En d'autres termes, il ne relève plus de l'utopie de pouvoir tabler sur un rendement annuel de 3%, via une obligation à trois ans émise par un émetteur dont la solvabilité est jugée très solide par les agences de rating.
Quelques obligations
C’est le cas par exemple de l’emprunt remboursable en 2021 émis par BMW (DE:BMWG) US Capital LLC, dont le rendement annuel atteint 3,25%, sur base d’un cours de 99,60% et d’un coupon fixe de 3,10%.
L’émission à quatre ans du géant mondial de la bière AB InBev permet elle de tabler sur un rendement annuel de 3,35%, tandis que la nouvelle obligation à deux ans du groupe agro-alimentaire Mondelezaffiche un rendement annuel de 3,08%.
Sur le segment des emprunts spéculatifs et davantage rémunérateurs, on notera que l’obligation échéant dans cinq ans du constructeur canadien Bombardier (TO:BBDb) offre presque 6% de rendement, sur base d’un cours proche du pair.
L'obligation Teva Pharmaceutical Finance Netherlands III, au taux de 2,2% et échéant en 2021, propose pour sa partu un rendement de 5,15% compte tenu d'un cours de 91,38%.
Précisons que ces cinq obligations, de type senior non-sécurisé, sont libellées par coupures de 2.000 dollars.