Le dollar américain a chuté contre toutes les principales devises mercredi, signe que les traders forex sont inquiets en vue du rapport de vendredi sur les emplois non agricoles. Avec le rapport ADP qui rapporté hier une croissance de la masse salariale privée nettement plus faible que prévu en juillet (167 000 contre 2,3 millions prévus) et la composante emploi de l'ISM non manufacturier qui est passée de 43,1 à 42,1, tous les signes indiquent un ralentissement de la reprise du marché du travail le mois dernier.
Toutefois, au vu de la forte reprise des action et de l'augmentation de plus de 7 % des rendements US à 10 ans, force est de constater que tout le monde n'est pas convaincu que les données seront mauvaises. Les investisseurs devraient s'inquiéter de la possibilité d'un rapport NFP décevant, mais on peut avancer l'argument que de nouveaux cas de virus aux États-Unis sont en baisse et que les discussions sur la relance vont enfin dans la bonne direction. D'autres avancées positives sont attendues au Congrès dans les semaines à venir et lorsqu'un accord sera conclu, tant qu'il est décent, nous nous attendons à un rallye de soulagement qui devrait faire grimper les actions, les rendements du Trésor et le dollar. Les investisseurs ne pourront pas ignorer un rapport NFP décevant vendredi, mais l'impact sur les marchés financiers pourrait être de courte durée.
La BoE au centre de l’attention ce jeudi
Aujourd’hui, à la veille du rapport NFP, c’est vers la Grande-Bretagne que se tournera l’attention des traders forex, avec l'annonce de la politique monétaire de la Banque d'Angleterre et le rapport trimestriel sur l'inflation sont les risques les plus importants de cette semaine. Comme la Banque de réserve d'Australie hier, la BoE devrait laisser sa politique inchangée ce jeudi. Le tableau à la fin de cet article montre les améliorations généralisées de l'économie britannique depuis la dernière réunion de la banque centrale. Notons que si la Livre pourrait réagir à la décision de taux à 8h bien qu'elle soit anticipée, les informations les plus sensibles seront dévoilées à 13h30, lors de la conférence de presse de Andrew Bailey.
Jusqu'à présent, les nouveaux cas de virus au Royaume-Uni ont été relativement contenus, mais lundi, le pays a signalé son deuxième jour le plus élevé de nouveaux cas de COVID-19 depuis le mois de juin. Néanmoins, la BoE sera soulagée de constater que les chiffres du Royaume-Uni sont loin de ceux de certains États américains et que la courbe est encore relativement plate pour le moment.
Le reste du monde se redresse lentement, mais les incertitudes actuelles rendent les projections difficiles pour la banque centrale. Une reprise en forme de V semble de moins en moins probable, surtout avec les faibles progrès des négociations commerciales entre l'UE et le Royaume-Uni. Si la banque centrale se montre moins optimiste et revoit à la baisse ses prévisions de croissance, la paire GBP/USD pourrait s'effondrer vers 1,30.