Le déficit commercial de la France s’est creusé de -7% en 2016, à 48,1 Mds€ malgré la baisse de la facture énergétique (gaz/pétrole -8,3 Mds€) : le déséquilibre du secteur manufacturier s’est amplifié. Les importations ayant stagné au niveau de 2015, ce sont donc les exportations qui ont apparemment pêché (recul de -0,6%) alors qu’elles avaient affiché une progression de +4% en 2015.
Une dégradation qui apparaît difficilement explicable mais qui résulte de raisons comptables
Oui, car il faut compter avec le décalage de livraisons d’Airbus (PA:AIR) à cause du retard dans la fabrication (chute de -17% des exports).
Il faut aussi intégrer une forte baisse des ventes de céréales après un printemps 2016 pourri (où le grain n’a pas levé).
Plus surprenant : le déficit du secteur automobile a explosé de +51%, à 9,7 Mds€ alors que les modèles étrangers rencontrent un vif succès.
L’autre explication provient de la délocalisation de la production des composants qui sont ensuite réimportés et assemblés en France (un déficit structurel continue de se répandre).
Mais il n’y a pas que l’industrie (automobile, aéronautique, chimique) qui perd des points en 2016.
La balance des biens et services s’est également fortement dégradée avec un déficit de 27 Mds€, soit quasiment le double par rapport à 2015… Cela s’explique surtout par les pertes de recettes touristiques après la multiplication des attentats à Paris.
Les secteurs que la France exporte : (…)
Ceci dit, cocorico : la France conserve son rang de 6ème exportateur mondial grâce aux ventes de matériel militaire (pour un montant record de 6,3 Mds€, en hausse +18% par rapport à 2015) et d’articles de luxe (+6% à 20,4 Mds€).
Mais en dehors des armes, de la mode et du champagne, on cherche un peu en vain quels seront les relais de croissance de nos exportations en 2017.
Si en plus Donald Trump décide de taxer les produits de luxe parce qu’ils contribuent à creuser le déficit US (sans réciproque), cela ne s’annonce pas très bien pour notre commerce extérieur ces prochains mois. Heureusement, les touristes chinois et japonais semblent un peu plus nombreux en France depuis décembre dernier… mais très loin des niveaux que l’on mesurait en 2012/2013.
Aie ; encore un couack : les Chinois sont priés de dépenser moins à l’étranger alors que leurs réserves de change viennent de basculer officiellement sous le seuil symbolique des 3 000 Mds$.