Séance boursière sous haute tension ce mercredi 25 juillet à la Bourse de Paris pour Eramet (PA:ERMT). Le groupe minier et métallurgique a été sanctionné pour ses prévisions et des résultats jugés « mitigés » par les analystes.
Ceux-ci ont avant tout déploré le manque de visibilité sur les mois à venir, au regard des commentaires assez flous de Christel Bories, Président directeur général, citée dans le communiqué. Les précisions sur le contexte international glissées plus loin dans le document n’ont pas rassuré davantage. Si la direction d’Eramet estime que les marchés du groupe restent globalement bien orientés, elle précise que la visibilité (sur les mois à venir) est limitée dans un contexte de tensions et d’incertitudes dans les relations commerciales internationales, qui renforcent la volatilité des marchés des matières premières.
Les investisseurs, dont les nerfs sont mis à rude épreuve ces dernières semaines par la politique en zigzag de Donald Trump ou par les signes de ralentissement de l’économie chinoise, ont réagi de manière très négative. À la Bourse de Paris, l’action Eramet est tombée à 82,10 euros (-24,54 %) au cours de la séance, avant de clôturer en repli de 16,08 % à 91,30 euros.
La réaction a été plus modérée sur le marché obligataire. L’obligation Eramet (4,196% - 28/02/2024) est restée cantonnée autour des 100,5% du nominal, un niveau autour duquel elle évolue depuis le début du mois. L’emprunt avait fortement chuté à la mi-mai, passant de 103% à 100%, lorsque le groupe a annoncé l’ouverture de l’offre publique d’achat sur les actions de la société Mineral Deposits Limited. Cette opération a été couronnée de succès, avec 98% du capital acquis, a précisé Eramet, dont la majorité des indicateurs financiers clôturent le semestre dans le vert.
Sur un an, le chiffre d’affaires a progressé de 1% au premier semestre 2018, pour atteindre 1,81 milliard d’euros. Le résultat opérationnel courant est en hausse de 15% à 294 millions, porté par les hausses de prix du minerai de manganèse et du nickel, mais pénalisé par la baisse de 12% du dollar face à l’euro et l’augmentation de 32% des cours du Brent. Le bénéfice net est passé de 81 millions au premier semestre 2017 à 94 millions d’euros.
Indicateurs importants pour les créanciers obligataires : la capacité de l’entreprise à générer des liquidités, mesurée par le free cash-flow, a été de 42 millions d’euros sur les six premiers mois de l’année, en baisse de 76% en regard des 172 millions encaissés un avant. L’endettement a par contre fondu de 32% à 449 millions. Le groupe disposait de 2,5 milliards d’euros de liquidités au 30 juin.