Durant la première quinzaine du mois de mai, le marché obligataire a été ébranlé par une soudaine remontée des taux d’intérêt en Europe. Cette hausse est due principalement à l'amélioration des prestations économiques dans la plupart des pays de la zone euro. L’économie européenne semblait soudainement croître plus rapidement que sa consoeur américaine, fait que personne n’avait réellement anticipé.
Au premier trimestre de l’année en cours, l’économie de la zone euro a ainsi progressé de 0,40% pour une hausse d’à peine 0,20% aux États-Unis. L’économie espagnole, qui connaît en ce moment une reprise assez vigoureuse, s'est démarquée. Selon le Comité financier de Goldwasser Exchange, cette différence de croissance à la faveur de l'économie européenne ne devrait toutefois pas durer.
En ce qui concerne la hausse des taux d’intérêt, elle a très certainement été influencée par le fait que les obligations européennes étaient surachetées. Une correction était dès lors devenue logique. Certains investisseurs ont cependant paniqué, craignant que la remontée des taux d’intérêt ne s’inscrive de manière durable dans le temps. Mais il faut croire que nous n’en étions pas encore là. La situation des taux s’est en effet calmée pendant la deuxième quinzaine du mois.
Malgré tout, l’envolée des taux allemands restera dans les annales. En un rien de temps, le rendement du Bund à 10 ans est passé de 0,15% à un peu plus de 0,80 %. Ce lundi matin, ce taux est redescendu sous les 0,50%.
Il n’y a aucun facteur laissant supposer que ce rendement s’envolera à nouveau dans les semaines et mois à venir. Le prix du pétrole reste relativement bas et ne devrait pas alimenter l’inflation. En outre, le risque de déflation semble également progressivement diminuer, alors que les mises en garde relatives au risque de déflation anticipée se sont généralement affaiblies durant le mois dernier.
En fin de compte, le mois de mai fut donc particulièrement volatil, certainement en Europe. Aux États-Unis, les bourses ont suivi la Fed, mais ont fini par se soumettre au marché des obligations. Il est difficile de dire quand la Banque centrale américaine augmentera son taux de base. La plupart des analystes mise sur une période entre septembre et décembre inclus, mais n’exclue pas un report de l’augmentation des taux pour le début de l’année prochaine. Tout dépendra des indicateurs économiques qui se présenteront dans les semaines et les mois à venir.
Stanley Fischer, vice-président de la Fed, estime que les marchés ne doivent pas se préoccuper d’une éventuelle hausse des taux directeurs. Cela ne représenterait qu’un premier petit pas sur la longue route vers une normalisation des taux. Ben Bernanke, ancien président de la Fed et architecte du programme de Quantitative Easing, ajoute même que les investisseurs pourraient interpréter cette première hausse des taux comme une bonne nouvelle. Cela voudrait dire que l’économie américaine s’améliore. De plus, Bernanke ne s’inquiète toujours pas de la présence d’éventuelles bulles au sein du système financier, ni sur la bourse de Wall Street, ni sur les marchés des obligations.