Fin février dernier, l’agence de notation Moody’s a revu de trois crans à la baisse sa notation sur la dette senior non garantie de Lexmark, passant de Ba3 à B3, assortie d’une perspective négative.
L’agence se justifie de cette décision en indiquant avoir été contrainte de revoir à la baisse ses attentes relatives à la performance opérationnelle et à la liquidité de Lexmark, sur base de sa faible performance de 2017 et notamment de la forte baisse du chiffre d’affaires issu de la vente de fournitures, qui représente la majeure partie des revenus de l'entrepise.
Elle estime par ailleurs que le rapport dette/EBITDA ajusté de l’entreprise américaine spécialisée dans les solutions d’impression, devrait être de plus de 10x cette année et supérieur à 6,5x pour les dix-huit prochains mois. En conséquence, l’agence prévoit que le cash-flow libre restera négatif en 2018 et ce, malgré une amélioration attendue par rapport à 2017.
Moody’s associe une perspective négative à la note, ce qui indique qu’elle n’exclut pas une autre dégradation à l’avenir.
Selon l’agence, cette perspective reflète les défis importants auxquels Lexmark est confronté alors qu’il tente de stabiliser ses activités aux Etats-Unis et en Europe, et de se développer en Asie, dans un contexte de contraction persistante des pages imprimées et de concurrence intense, en particulier pour une société de sa taille et aggravée par une liquidité tendue.
La perspective négative reflète également le potentiel d'érosion du profil financier de l'entreprise si Lexmark n'est pas en mesure d'accroître sa base fixe de revenus, de redresser suffisamment sa performance dans le segment des fournitures, de défendre sa part de marché globale ou de réussir le lancement de nouveaux produits sur de nouveaux marchés, y compris dans les régions émergentes.
Moody’s ajoute que bien que Lexmark ait une bonne position sur le marché, la société a souffert du passage mondial aux documents numériques, provoquant une baisse de la demande pour les produits d’impression.
Son obligation 5,125% - 2020 sous pression
La seule obligation du groupe sur le marché, émise avec un coupon de 5,125% et d’une maturité fixée au 15/03/2020, s’échange désormais à 74,07%, alors qu’elle cotait encore au-dessus de 102% avant l’annonce de Moody’s.
L’emprunt émis en 2013 et libellé par coupures de 2.000 dollars, affiche par ailleurs un rating B chez Standard & Poor’s.
Il est à préciser que le coupon assorti à l’obligation présente la particularité d’être augmenté ou abaissé en fonction des changements de ratings attribués par les agences de notation. Il est actuellement et depuis le 15 septembre dernier de 7,125%. Vous trouverez plus d’informations à ce sujet dans le prospectus de l’émission.