Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Les sanctions à l’encontre de l’Iran voulues par Donald Trump (du boycott pur et simple) rentraient en vigueur hier et cela va être terrible pour les Américains qui aiment déguster des pistaches, alanguis sur leur tapis persan : ces deux produits sont désormais bannis aux Etats-Unis.
Ceci relève naturellement de l’anecdote quasi humoristique, mais là où l’affaire devient moins drôle, c’est pour Airbus (PA:AIR), qui ne pourra probablement pas délivrer la totalité des appareils commandés depuis la signature en juillet 2015 de l’accord sur le nucléaire iranien par Barack Obama (et les membres du comité de sécurité de l’ONU, plus l’Allemagne et la Chine)… et validées par l’accord du 21 septembre 2016 (Iran Air avait passé commande de 118 Airbus, dont 8 A380, 46 A320, 38 A330 et 16 A350-XWB, le tout pour une valeur estimée à 20 Mds$).
Le dollar, arme des sanctions contre l’Iran
Les sanctions à l’encontre de l’Iran prévoient la « révocation » de certaines licences commerciales accordées par le Trésor américain, notamment lorsque les transactions impliquent l’usage du dollar (le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin l’avait confirmé début avril).
Airbus va tenter de négocier une dérogation mais le problème, c’est qu’il va falloir parallèlement trouver des banques acceptant de braver l’interdiction de toute transaction en dollar avec l’Iran (le contournement de cet embargo avait coûté 8,97Mds$ à BNP Paribas (PA:BNPP), soit la totalité de ses bénéfices de l’année 2014, suite à la condamnation prononcée par la justice américaine le 1er mai 2015).