American Tower fait son retour sur le devant de la scène. Après avoir annoncé le rachat du groupe britannique Eaton Towers en début de mois, la société assurant la gestion des infrastructures de télécommunications vient de lever 2,3 milliards de dollars sur le primaire.
Ventilée en deux tranches, cette émission comporte notamment une obligation que le groupe bostonien s’engage à rembourser dans six ans et à rémunérer par un coupon de 2,95%, payable en rythme semestriel.
Accessible par coupures de 2.000 dollars, l’obligation est notée « BBB- » chez Standard & Poor’s, dernier cran de la catégorie des investissements jugés de qualité solide par l’agence.
Pas spécialement connu en Belgique, American Tower est un groupe de taille outre-Atlantique et se partage avec son compatriote et concurrent Crown Castle, la première place en terme de capitalisation boursière au sein des sociétés immobilières de l'indice S&P 500.
Et American Tower entend bien continuer à gagner en importance, au vu de la stratégie de croissance externe dans laquelle il s’inscrit.
Dernière opération en date, le 3 juin dernier, l’acquisition pour 1,85 milliard de dollars d’Eaton Towers, groupe qui détient et gère environ 5.500 sites de communications sur cinq pays du continent africain.
Désormais l’un des leaders sur ce marché, il s’agissait pour American Tower de la deuxième transaction en un an sur le territoire africain, après une opération visant 723 tours de Telkom Kenya en mai 2018.
Statut de « REIT »
American Tower, dont l’activité principal consiste à détenir, exploiter et développer des biens immobiliers spécifiquement destinés au secteur des télécommunications, compte parmi ses clients les compagnies de radios, de télévisions, les organismes gouvernementaux, etc.
La société basée dans le Massachussetts détient et opère plus de 170.000 sites, dont le quart environ sur son territoire domestique.
On retrouve ses antennes sur des bâtiments en tout genre (centre commerciaux, casino, immeubles…), tandis qu’elle met également à disposition de ses clients des antennes temporaires destinées à renforcer de manière ponctuelle la couverture de certaines zones.
Précisons que le groupe qui a signé un chiffre d’affaires de 7,44 milliards de dollars l’année passée a le statut de « REIT », acronyme anglais de Real Estate Investment Trust, à savoir une société dont l’essentiel des revenus est tiré du marché immobilier.
Le statut de « REIT » existe depuis les années soixante aux États-Unis et répond à des règles strictes. La société doit par exemple être investie en immobilier à hauteur d’un seuil minimum, la majeure partie de son chiffre d’affaires doit provenir de ses activités immobilières et elle doit redistribuer à ses actionnaires une part substantielle et minimale de ses résultats sous forme de dividende.