MARCHÉS ACTIONS
Sur les marchés actions, les places européennes ont clôturé sur une nouvelle baisse, souffrant des incertitudes autour du dossier grec, tandis que Wall Street a su tirer son épingle du jeu, en dépit de la Grèce et de la baisse du pétrole. Les membres de l’Eurogroupe sont toujours en attente de propositions concrètes de la part d’Athènes, pour relancer les négociations.
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a annoncé que les membres de l’Eurogroupe pourrait se penchait sur des mesures de soutiens économiques, si Alexis Tsipras leur fournissait des propositions. Toutefois, même s’il ne le souhaite pas, il a également précisé que le scénario d’un Grexit était envisagé si Athènes ne proposait rien de concret.
Une fois de plus, alors que l’on pensait que la réunion hier des ministres des finances était celle de la dernière chance, les membres de l’Eurogroupe se sont donné jusqu’à la fin de la semaine. Des nouvelles réunions des ministres des finances et des dirigeants européens sont prévues le weekend prochain si Athènes donne des propositions convaincantes avant Jeudi.
La Banque Centrale Européenne assurera de son côté les liquidités aux banques grecques jusqu’à dimanche.
La bourse de Tokyo enregistre une forte baisse à la clôture ce matin, pénalisée par les tensions au sein de la zone euro et la correction boursière en Chine. Les investisseurs se montrent en effet inquiets sur la possibilité d’un Grexit et les bourses chinoises chutent lourdement malgré les mesures de politique monétaire tentées par la banque centrale chinoise. Dans ce contexte, l’indice Nikkei s’affiche à 19 737,64 points après avoir perdu 3,14%, tandis que le Topix, plus large, recule de 3,34% pour terminer à 1 582,48 points.
Les principales places européennes sont attendues en légère hausse dans le sillage de Wall Street hier.
FOREX
Les tensions restent fortes sur le dossier grec, ce qui plombe lourdement la monnaie unique sur le marché des changes. La Chancelière allemande, Angela Merkel, a affirmé hier qu’il n’y avait pas encore de base pour des négociations avec la Grèce. De son côté, le gouvernement grec a demandé plus de temps pour préparer ses propositions qu’il tentera de défendre devant ses créanciers européens. Athènes a jusqu’à jeudi au plus tard pour proposer des réformes écrites. Lors de la réunion des ministres des Finances hier, aucune proposition écrite n’a été présentée par le ministre grec à ses homologues ce qui a renforcé les tensions.
La marge de manœuvre est faible pour les négociations et le scénario d’un Grexit est dans toutes les têtes. Le référendum de dimanche dernier en Grèce renforce la position d’Alexis Tsipras alors que les créanciers européens ne semblent pas enclins à accepter un compromis.
Dans ce contexte, la monnaie unique est repassée sous la barre des 1,10 dollar hier pour se négocier ce matin proche de 1,1020 dollar face au billet vert. Contre la devise britannique, un euro se traite pour 0,7132 pence. Le billet vert quant à lui atteint 1,5455 dollar contre la livre sterling. Du côté de la devise nippone, le billet vert atteint 121,80 yens tandis que un euro se traite pour 134,28 yens.
MATIÈRES PREMIÈRES
Le pétrole a connu sa plus forte baisse en séance depuis le début de l’année lundi soir. Le baril de Brent échéance août 2015 a perdu au plus bas 6.3% à 56,43 USD tandis le baril WTI pour la même échéance, à New York, chutait de 7.7% à 52,50 USD. Cette chute se prolonge ce matin avec une nouvelle de plus de 2,50% pour chaque baril respectif soit 56,24 USD pour le Brent et 51,63 USD pour le WTI.
Plusieurs facteurs viennent expliquer cette baisse. Le contexte économique mondial lié au « non » au référendum grec et à l’instabilité boursière en Chine ont provoqué un sentiment d’emballement vendeur sur les marchés du pétrole.
En outre, les pourparlers en Iran sont en bonne voie. Dans la perspective d’un accord entre Téhéran et les principales puissances mondiales sur le programme nucléaire iranien , cela sera synonyme d‘une arrivée prochaine d’une grande quantité de pétrole iranien sur le marché. Les exportations iraniennes de pétrole se porteraient du coup à 500 000 barils/jours dans un premier temps puis doubleraient à moyen terme.
De plus, les forages de schistes aux Etats-Unis sont en hausse. La production américaine vient d’atteindre le niveau record de 9.6 millions de barils/jour. Ce niveau de production pèse fortement sur l’offre et devrait perdurer tant que le niveau du prix du baril de WTI n’est pas durablement (6 mois d’affilé minimum) sous les 50 USD.
Enfin, les fondamentaux de production au niveau mondial n’ont pas changé et restent particulièrement élevés par rapport à la demande. En effet, les pays de l’OPEP continuent d’extraire à des niveaux très hauts ( 32,1 millions/barils/jour soit 2.1 millions au-dessus de son plafond prévu le mois dernier lors de son congrès de Vienne).
Du côté des métaux précieux, l’or continue à se déprécier. Le statut de valeur refuge du métal jaune est un peu remis en cause. Rappelons-nous que les gérants de hedge funds détiennent les plus faibles expositions à la hausse depuis 2006. La trop forte volatilité de l’or nuit à sa performance. Ainsi, ce matin, une once d’or s’échangeait contre 1 149 USD en baisse de 2,21%.