Qu'elles soient libellées en euro ou en dollar, les obligations émises par le constructeur britannique Jaguar Land Rover Plc ont encore perdu du terrain depuis notre dernier point sur la valeur début novembre.
A titre d’exemple, l’obligation nécessitant une mise de fonds de 100.000 euros en nominal, remboursable dans six ans, se traite désormais à un cours indicatif de 81%, accusant une baisse mensuelle de 10 points.
Sur base d’un coupon fixe de 2,20%, son rendement annuel est porté à 6,57% tandis que sur le segment des emprunts en dollar, le rendement dépasse les 8% pour l'échéance à huit ans.
Des rendements qui ont pratiquement quadruplé sur un an, les investisseurs ayant revu nettement à la hausse leur prétention de rémunération pour détenir la dette du constructeur.
Les raisons sont multiples. Il y a bien sûr l’issue incertaine entourant le Brexit qui inquiètent les marchés et qui se répercute sur les entreprises exportatrices.
Citons également le climat de défiance, en Europe du moins, à l’égard des moteurs diesel qui constituent la grande majorité du catalogue de Jaguar Land Rover.
En outre, le constructeur haut de gamme a fait état de ventes décevantes en Chine, lesquelles ont chuté de 46,2% en septembre sur fonds d'incertitudes persistantes liées aux tensions commerciales.
Tata Motors impacté
Au fil des mois, les performances décevantes du constructeur britannique se sont répercutées sur sa maison-mère, l’indien Tata Motors, dont les rendements obligataires ont également progressé dans des proportions significatives.
Il y a quelques jours, Standard & Poor’s a d'ailleurs abaissé, pour la deuxième fois en l’espace de cinq mois, le rating des emprunts émis par Tata Motors, désormais notés « BB- » en catégorie spéculative.
Selon l’agence d’évaluation, la dette du géant indien de l'automobile pourrait se détériorer au cours des 12 à 18 prochains mois, en raison de la performance plus faible que prévu de Jaguar Land Rover.
'L’année et demie qui arrive sera d'ailleurs cruciale pour le constructeur indien', estime Standard & Poor’s.
On notera que Tata Motors a bouclé le deuxième trimestre de l’année sur une perte nette de 125 millions d’euros, contre un bénéfice de 296 millions sur la même période un an plus tôt, plombé par les pertes de sa filiale britannique et les frais liés à la fermeture d’une autre thaïlandaise.