Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Comment valoriser une cryptomonnaie ? Il y a, selon moi, deux approches possibles :
d’une part, une offre limitée. Pour le Bitcoin, on sait par exemple que le nombre d’unités de compte est limité à 21 millions. Cette règle de marché basique qui fait qu’une offre limitée rencontre une demande potentiellement illimitée est assurément un bon facteur à long terme ;
pour le plus court/moyen terme cette fois, je dirais que nous avons ensuite le développement des projets de commercialisation.
À l’image du Ripple pour la sphère bancaire, certaines cryptos tentent de percer dans le paiement sécurisé. Mais plus que le segment en lui-même, l’important est surtout de se faire connaître par le grand public. En effet, plus il y a de personnes susceptibles d’être intéressées par une crypto, plus la demande va être forte, plus le cours va s’envoler. Logique.
Si j’évoque cet aspect ici, c’est que l’Ethereum (la deuxième crypto en termes de capitalisation de marché après le Bitcoin) a retenu mon attention autour d’un projet lancé par l’Unicef. Afin de collecter des dons, l’association humanitaire a en effet décidé de se lancer dans les cryptos pour redonner envie aux Français de faire des dons. Car c’est un fait : comme de nombreuses études l’indiquent, de moins en moins de Français (-4,2% entre 2016 et 2015) font des dons (même si le montant global reste sensiblement stable).
Je ne sais pas pour vous, mais moi en toute franchise, l’opacité de la gestion de certaines associations (on se souvient tous de plusieurs célèbres « détournements ») m’a un peu refroidi. Ajoutez à cela un environnement fiscal et économique qui n’aide pas (les dernières réformes fiscales), inutile de chercher plus loin pour les raisons de la baisse. Alors, pour redonner un coup de jeune, jouer sur la transparence et redynamiser le fait de faire un don, l’Unicef a décidé de se lancer dans les cryptos.
L’idée : faire miner de l’Ethereum par les joueurs (les gamers) pour la bonne cause (l’argent étant ensuite reversé aux opérations humanitaires en Syrie). Si comme moi vous avez déjà joué à certains jeux vidéo communautaires type World of Warcraft et autres (enfin ça, c’était avant d’avoir des enfants…), vous savez que la carte graphique de votre ordinateur est un élément clé. En gros, si vous ne voulez pas « laguer » (que votre ordinateur rame) dans vos parties, mieux vaut avoir la dernière carte Nvidia…
Et c’est là qu’entre en jeu l’Ethereum. En pratique, c’est simple. Le gamer installe un logiciel de minage, fourni par l’Unicef, sur son PC. Et pendant qu’il joue, le logiciel utilise la puissance générée par le processeur pour miner de l’Ether. La cryptomonnaie est ensuite automatiquement reversée à l’Unicef. Plus besoin donc de sortir son carnet de chèques, votre PC s’occupe de tout. Pas bête. Car quand on sait que les afficionados de jeux vidéo se comptent en centaines de millions dans le monde, voilà le genre de campagne marketing qui pourrait contribuer à démocratiser encore plus l’Ethereum.
Allez, pour en terminer là, un point rapide sur l’aspect marché de l’Ethereum.
Depuis une semaine, le Bitcoin reprend du poil de la bête et renoue avec les 10 000 $. C’est exactement ce que nous avions prévu dans notre analyse. Comme quoi, l’objectivité de l’analyse technique (surtout dans le monde opaque des cryptos) est tout à fait pertinente. Dans la même logique, l’Ethereum suit le rebond avec un net rebond depuis le test du bas de canal descendant (cf. cercles noirs ci-dessous) la semaine dernière.
Un retour vers les 1 000 $ semble désormais à portée de main pour les prochains jours. Et c’est dans cette région de prix (en équivalent des 10 000/10 500 $ sur le Bitcoin) que cela va se jouer :
soit les cours butent à nouveau au contact du haut de canal descendant journalier. Auquel cas, il faut envisager une nouvelle réplique baissière ;
soit les cours s’affranchissent de cette résistance. Hypothèse haussière de sortie de canal par le haut qui permettrait alors de viser un retour vers les records de décembre.
Si vous faites du trading de cryptos, surveillez bien le rebond – ou suivez les conseils de notre équipe de spécialiste sur les cryptos et la blockchain : le potentiel est immense et touchera tous les domaines de notre vie. L’exemple de l’Unicef n’est qu’un tout premier pas ! Voyez notre dossier « 2018, l’année de la Collision Blockchain ».