Prise en ciseaux par une chute de ses recettes pétrolières et le financement de coûteuses guerres extérieures (Yémen et Syrie), l’Arabie accuse un déficit dépassant désormais 10 % de son PIB… presque un record planétaire. Seul le Venezuela fait pire.
Alors, le royaume prépare la privatisation de Saudi Aramco – un très gros morceau à plus de 3000 Mds$ de valorisation – et lance des émissions obligataires pour financer ses « dépenses du quotidien ». Ce n’est que de l’argent de poche, presque une opération « pièces jaunes » à l’échelle des réserves de devises dont dispose encore le pays… et une tasse à café de pétrole dans l’océan de ses réserves d’or noir.
Les banques, chef de file de la première émission obligataire (Citigroup (NYSE:C), HSBC (LON:HSBA) et JPMorgan (NYSE:JPM)) jouaient sur du velours et la levée de 17,5 Mds$ (tranches à 5, 10 et 30 ans) s’est arrachée comme le dernier iPhone un jour de mise sur le marché.
Les demandes ont excédé de 4 fois l’offre (68 Mds$ pour 17,5Mds$). Scénario quasi identique à celui observé en avril dernier, lorsque l’Argentine avait bénéficié d’une demande du même ordre de grandeur pour une émission de 16,5 Mds$ (la première depuis la faillite du pays en 2001)… mais avec des rendements bien supérieurs, bien que l’Argentine ne soit en guerre avec aucun de ses voisins.