Après les décisions monétaires la semaine dernière de la Fed et de la BCE ainsi que les chiffres de l’emploi américain, cette semaine est relativement calme, du moins en termes de données économiques. En prévision des vents contraires et des risques liés à ces évènements, les investisseurs ont opté pour la prudence dans leur choix de valeurs à suivre.
Dans l’ensemble, les marchés sont en quelque sorte restés sur leur faim la semaine dernière à la suite des décisions de la Fed et de la BCE de ne pas prendre de mesures immédiates bien que les deux banques centrales aient indiqué que les possibilités d’un nouveau stimulus monétaire étaient toujours d’actualité ou à venir. Les chiffres plus positifs que prévu de l’emploi non-agricole aux États-Unis ont surpris les investisseurs qui n’étaient pas préparés pour de tels chiffres et, en effet, la plupart d’entre eux étaient shorts sur ces devises risquées en prévision de ces évènements importants. Notons que l’Euro a subi une correction vendredi dernier du fait de cette méfiance des investisseurs et étant donné que ces derniers étaient shorts sur la monnaie unique, ils ont été pressés de recalibrer leurs positions ouvertes.
La semaine dernière, la Réserve fédérale américaine a décidé de laisser sa politique monétaire inchangée, comme prévu du moins, tout en admettant que la croissance économique au cours du premier semestre de l’année avait été plus faible que prévu. L’institut d’émission a clairement fait savoir qu’il était prêt à plus d’accommodation si nécessaire, ce qui a été le point d’orgue de cette décision pour les investisseurs.
Du côté de la Banque centrale européenne, l’intérêt principal était sans nul doute l’intervention pour freiner la hausse des coûts d’emprunt espagnols et italiens. Lors de sa traditionnelle conférence de presse, le président de la BCE, Mario Draghi, a déclaré qu’une demande d’aide officielle serait nécessaire afin que la BCE prenne des mesures pour calmer les « primes de risque qui sont liées aux craintes de la réversibilité de l’Euro ». Le chef de l’institution francfortoise a ajouté, en se référant à une sorte de programme d’achat d’obligations, que ce dernier serait différent du SMP (Securities Markets Program). Néanmoins, il n’a donné aucun détail sur ces achats, laissant les investisseurs dans la confusion.
Pour les investisseurs portés sur l’EUR/USD, la paire de monnaie a fait les montagnes russes la semaine dernière. En effet, après avoir chuté de 80 pips suite à la réunion du FOMC, la paire est remontée en prévision de la décision de la BCE pour reperdre 150 pips après la conférence de Mario Draghi, le tout en une seule journée. L’EUR/USD a une nouvelles fois récupéré ses pertes vendredi matin pour bondir dans l’après-midi suite aux chiffres plus positifs que prévu de l’emploi américain. La paire a ainsi évolué la semaine dernière entre un plus haut à 1,2405 et un plus bas à 1,2133, pour se négocier au moment de la rédaction de l’article à 1,2436.
Par ailleurs, l’Asie a également rapporté quelques bonnes statistiques en fin de semaine avec le secteur manufacturier chinois qui a montré une certaine résilience alors que les ventes au détail australiennes ont été plus positives que prévu.
L’Or se montre résilient – vers une nouvelle hausse ?
De manière intéressante, bien que le métal jaune ait clôturé la semaine dans le rouge, il a cependant affiché une certaine résilience. Alors que l’issue, ou plutôt le fait que la Fed et la BCE n’aient pris aucune mesure la semaine dernière, pourrait être considérée comme peu fructueuse pour le métal précieux, ce dernier est parvenu à limiter ses pertes et à rester au-dessus de $1 600 en début de semaine.
Alors que la résilience affichée par le métal précieux pourrait être perçue comme positive pour le cours de l’or, il est cependant trop tôt pour s’attendre à une nouvelle hausse. D’un point de vue technique, une clôture en fin de journée au-dessus de $1 635 pourrait exposer les $1 674 où le métal jaune pourrait rencontrer une importante résistance et repartir à la baisse à moyen terme, sauf si, bien entendu, il parvient à franchir la barre des $1 674. Nous anticipons un cours autour de $1 570 à moyen terme, sauf évènement majeur.
Le GBP perd du terrain, hanté par le spectre d’un nouveau QE
En début de semaine, la Livre a subi des pertes face à l’Euro et au Dollar américain. L’EUR/GBP a touché un plus haut lundi à 0,7963 mais la Livre a cependant récupéré ses pertes au cours de la journée de mardi. Le GBP/USD a chuté à 1,5546 mais la devise britannique a récupéré toutes ses pertes mardi en début de journée.
L’élément qui a principalement affecté le GBP a été l’achat, lundi dernier, de £1 milliard de gilts dans le cadre du programme d’assouplissement quantitatif de la BoE. Toutefois, le GBP a également souffert d’un indice du prix des logements plus faible que prévu et d’une contraction de la production industrielle et manufacturière en juin. Ces chiffres confirment les spéculations sur un nouvel assouplissement de la BoE.
Statu quo de la RBA
Mardi matin, la banque centrale australienne a annoncé qu’elle n’apporterait aucun changement à sa politique des taux, laissant le taux directeur à 3,5% tout en indiquant que la politique monétaire demeurait appropriée et qu’elle anticipait une croissance américaine modérée alors que l’économie chinoise ne devrait pas ralentir davantage.