Chaque jour, Oblis revient sur le parcours d’une obligation sur le marché primaire. Ce mardi, nous épinglons l’emprunt 3,375% - 17/07/2017 émis par la Grèce.
Cette obligation disponible par coupures de 1.000 euros se traite actuellement à 67% du nominal. Son rendement atteint 25%, un niveau stratosphérique.
Il démontre le peu de crédit qu’accordent actuellement les créanciers obligataires à l’émetteur. L’opinion des grandes agences de notation à son égard n’est pas meilleure. Pour ne citer qu’elle, Standard & Poor’s attribue un rating « CCC+ » à l’emprunt sous revue, l’antichambre du défaut de paiement.
Il ne faut pas chercher bien loin pour expliquer le niveau actuel de la prime de risque. Faute d’accord rapide entre Athènes et ses créanciers internationaux (Commission européenne, BCE et FMI), la Grèce sera en situation de défaut de paiement sur sa dette avant la fin du mois de juin. Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi.
En avril 2014, après une parenthèse de quatre ans et un plan de sauvetage douloureux, la Grèce signait un retour en fanfares sur les marchés, via une émission de dette à cinq ans massivement souscrite. Athènes a transformé l’essai quelques semaines plus tard, en juillet, plaçant du papier à trois ans avec un coupon de 3,375%.
Mais depuis lors une tempête politique s’est levée en Grèce. L’échec de l’élection présidentielle par le Parlement en décembre a entraîné la tenue d’élections anticipées. Elles se sont traduites par l’arrivée au pouvoir du parti anti-austérité Syriza, ce qui a ravivé les tensions en zone euro et provoqué une hausse des taux d’emprunt grec. Le rendement de l’obligation 3,375% - 17/07/2017 avait déjà touché à ce moment les 20%.
Depuis lors, l’emprunt évolue au gré du bras de fer entre le gouvernement d’Alexis Tsipras et ses créanciers. Bien malin qui pourra en prédire l’issue.