Chaque jour, Oblis revient sur l'évolution d’une obligation depuis son lancement. Ce lundi, nous passons en revue l’emprunt émis par Scholz AG, l'entreprise de recyclage des métaux.
Les créanciers obligataires de ce groupe allemand ont vécu des heures difficiles durant le second semestre 2013 et les premiers mois de 2014. Confronté aux conditions de marché difficiles dans l’industrie du recyclage, Scholz avait annoncé dès l’été 2013 un ensemble de mesures visant à stabiliser le groupe.
Le plan de restructuration, élaboré en collaboration avec le cabinet spécialisé Roland Berger Strategy Consultants, passait par un recentrage des activités sur le recyclage de métaux ferreux et non ferreux, la réduction de l’endettement à travers la cession des divisions non-stratégiques et la recherche d’un nouveau partenaire financier.
L’emprunt 2017 n’a jamais été visé par le processus de restructuration, comme l’ont souligné à plusieurs reprises les dirigeants. Cela n'avait cependant pas suffi à rassurer les investisseurs, ce qui s’est traduit par une dégringolade des prix sur le marché obligataire secondaire. Ces derniers sont tombés jusqu'à 49% du nominal durant les premiers jours de février 2014.
Le salut viendra des premiers succès engrangés à l’occasion de la mise en œuvre des différentes mesures de relance, mais surtout de l’entrée au capital de Toyota (TOKYO:7203) Tsusho Corporation, un partenaire commercial de longue date. La société diversifiée de négoce international et filiale du groupe Toyota a pris 40% du recycleur. L’arrivée de TTC s'est traduite par un spectaculaire rebond de l’emprunt sur le marché obligataire.
Un rendement annuel de 6,37%
Actuellement, l’investisseur qui souhaite se positionner sur cet emprunt d’une maturité égale au 8 mars 2017 doit compter sur un prix de 103,40% du nominal. Son rendement atteint 6,37%, sur base d’un coupon de 8,5%. La coupure de négociation est de 1.000 euros pour une taille émise de 182 millions.
Le niveau actuel du rendement est particulièrement rémunérateur, mais il est associé aussi à un risque important. Euler Hermes (PARIS:ELER), la seule agence de rating à suivre l’entreprise, l’a encore rappelé récemment.
Elle a confirmé la note « B » (High Yield ») de Scholz mais a réduit la perspective de positive à stable. L’agence justifie sa décision par un environnement de marché toujours difficile, l’implémentation des mesures de relance et les désinvestissements qui prennent plus de temps que prévu ainsi qu'une structure de capital de l’entreprise jugée encore assez faible.