Oblis revient quotidiennement sur l’évolution d’une obligation depuis son placement sur le marché primaire. Cette fois, c’est au tour de Bombardier et de son emprunt d’une maturité égale au 15 avril 2019 et d’un coupon de 4,75%.
Cette obligation du groupe spécialisé dans la fabrication d’avions et de trains a connu deux passages à vide, le premier fin janvier et le second plus récemment, en mai dernier, avec à chaque fois la même origine : les difficultés rencontrées par Bombardier dans sa division aéronautique (avions d’affaires et avions commerciaux).
Rattrapé par le ralentissement économique, le groupe canadien a été contraint d’annoncer l’arrêt de son nouveau jet d’affaires Learjet 85 en début d’année alors qu’il rencontre par ailleurs d’énormes difficultés (envol des coûts, retards…) dans le développement de son programme d’avions Cseries. Plus récemment, la cadence de production des avions Global 5000 et Global 6000 a été révisée à la baisse, afin cette fois de s’adapter à la faiblesse de la demande. En parallèle, Bombardier a procédé à d’importantes coupes dans l’emploi.
En outre, l’avionneur a été forcé de réviser à la baisse ses prévisions financières pour 2015 et de réduire ses prévisions de flux de trésorerie. Cet avertissement sur résultats lancé fin janvier a été accompagné de l’annonce de la suspension du versement de dividende, du remplacement du directeur général et de la nécessité de lever de l'argent frais, à travers une augmentation de capital de 868 millions de dollars et une levée de dette 2,25 milliards de dollars à 3 et 10 ans.
Signe de la fébrilité du marché, les obligations avaient alors lourdement chuté. En quelques heures, l’emprunt (15 avril 2019 - 4,75%) était passé de 100% à 89,25% du nominal, provoquant un envol du rendement à plus de 8%.
Mais sans doute le titre avait-il trop baissé aux yeux de certains investisseurs car le titre allait rapidement rebondir, avant un nouveau passage à vide début mai. Et pour cause : Bombardier annonçait alors une nouvelle vague de licenciements et le projet de mise en bourse d'une participation minoritaire de sa division ferroviaire « Bombardier Transport », pour renforcer son bilan.
Ce mardi, l’emprunt est disponible à 98,66% du nominal. Son rendement atteint donc 5,13%. Cette obligation, notée « B+ » (High Yield) chez Standard & Poor’s, se négocie par coupures de 2.000 dollars pour une taille émise de 600 millions. Elle implique donc un risque de change.