Oblis revient quotidiennement sur l’évolution d’une obligation depuis son placement sur le marché primaire. Cette fois c’est au tour de l’emprunt du spécialiste allemand de l’éolien, PNE Wind AG.
L’emprunt en question affiche une maturité égale au 1er juin 2018 et un coupon de 8%. Ce dernier est versé sur base semestrielle, le 1er décembre et le 1er juin de chaque année. Les intérêts courus à payer en cas d’achat actuellement sont donc limités. L’obligation est disponible à 105,20% du nominal. Son rendement atteint 6%.
Émise en mai 2013, cette ligne obligataire d’une taille de 100 millions d’euros a servi à financer l’achat de WKN AG. Cette acquisition empoisonne depuis lors la vie des dirigeants de PNE Wind AG.
En décembre 2014, l’emprunt était tombé jusqu’à 97,70% du nominal (près de 9% de rendement) alors que la société basée à Cuxhaven annonçait que certains projets inclus dans l’entreprise rachetée étaient surévalués. Elle décidait dans la foulée, avec l'aval de son conseil de surveillance, de réclamer des dommages et intérêts au vendeur. Ce dernier n’est autre que la société Volker Friedrichsen Beteiligungs GmbH, qui comptait comme seul actionnaire Volker Friedrichsen. Or celui-ci est devenu depuis la cession membre du conseil de surveillance de PNE Wind AG.
Cette position est intenable estime le management puisqu’elle mène à des conflits d’intérêts. L’assemblée générale du 16 juin prochain est dès lors amenée à se prononcer sur l’éviction de Friedrichsen, sur proposition des autres membres du conseil de surveillance. Ambiance.
Cette querelle n’a pas empêché PNE Wind AG de procéder récemment à une augmentation de capital de 9,45 millions d’euros. La compagnie souhaite ainsi renforcer son bilan et financer son projet de « YieldCo ».
En vogue dans le secteur de l’énergie, les « YieldsCos » sont des structures juridico-financières qui ont pour but de détenir des actifs aux revenus relativement prévisibles, une majorité de ceux-ci étant reversés aux actionnaires. Le groupe compte y transférer une partie de son parc éolien. L’objectif est de vendre cette société, en tout ou en partie, d’ici la fin 2016 en espérant réaliser une plus-value au passage.