Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Il était pas loin de 22H mercredi soir quand Theresa May a pris la parole lors d’une allocution officielle diffusée sur les principaux networks anglo-saxons. Se déclarant infiniment désolée pour le retard pris par le processus du Brexit (la faute à son Parlement, qui le conteste ?), elle a annoncé qu’elle était cependant obligée de demander un délai supplémentaire de 3 mois, pour une décision sur le Brexit -quoi qu’il advienne- au 30 juin prochain.
Les chaînes d’info françaises s’en sont totalement désintéressées: elles avaient d’autres “gilets jaunes” à fouetter: “qu’on leur envoie l’armée et qu’elle tire dans le tas, et n’en parlons plus” réclament de nombreux supporters du chef de l’Etat, interviewés complaisamment.
Et pas un journaliste mainstream pour “modérer” ce genre de propos (excessifs ?). En revanche, pour ceux qui entendent continuer de manifester, les mêmes journalistes leur rétorquent qu’ils font l’apologie de la violence et du terrorisme !
Rappelons qu’au Royaume Uni, un simple coup de matraque injustifié se transforme aussitôt en scandale médiatique, on l’a encore constaté dans la presse britannique début mars avec un prévenu molesté sans raison apparente par un fonctionnaire en uniforme : les violences policières sont absolument shocking et méprisées par la population.
La voix de la France au-dessus des 27
Notre Président, fermement déterminé à se faire plein d’amis aussi bien en France qu’en Europe, a averti Theresa May qu’il s’opposera formellement -lui-même, personnellement- à une extension du délai au-delà du 29 mars (peu importe ce qu’en pensent les Français ou nos industriels exportateurs vers la Grande Bretagne… ).
Et si c’est en mode “no deal”, bien fait pour tout le monde !
Pourquoi une telle intransigeance alors que Bruxelles se contente d’indiquer que Theresa May n’obtiendra pas de nouveau délai sans conditions crédibles (éviter un chaos, ça en fait partie ?).
N’est-ce pas à Donald Tusk -actuellement à la tête de la Présidence tournante de l’UE- de formuler ce qu’est la position de l’Europe face à cette demande ?
Emmanuel Macron a donc fait connaître, par avance, qu’il désapprouverait la réponse de Donald Tusk faite au nom des Européens, si elle consistait en l’approbation d’une extension de la deadline au-delà du 29 mars.
Mais Donald Tusk n’est que polonais et les Européens ne sont que 27 : ils ne font pas le poids contre la France… et leurs dirigeants (comme Merkel qui “souhaite absolument trouver une solution et pas poser des ultimatums”) n’arrivent pas à la cheville de notre Président !
Un seul mot d’ordre : seul contre tous… et toutes.