Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Depuis mardi, alors que la baisse s’est donc bel et bien intensifiée en dessous du seuil rond des 3 200 points sur le S&P 500 (d’où, soit dit en passant, un gain de 175% pour les abonnés au service SMS Cash Alert, un certain nombre d’éléments m’interpellent et je m’emploie à essayer de trouver des explications à la rapidité de ce mouvement de repli qui affecte les marchés actions.
Pour commencer, on le sait, le poids des GAFAM n’a jamais été aussi élevé. A elles seules, les capitalisations de deux d’entre eux, Apple (NASDAQ:AAPL) et Microsoft (NASDAQ:MSFT), pèsent par exemple autant que celles du CAC40 ! Cela donne une idée de la dépendance de la cote à leurs performances, et il se trouve que la seconde a emboîté le pas au premier en émettant un sales warning au titre de ses résultats du troisième trimestre en raison bien sûr du coronavirus.
Ensuite, il me semble que la brutalité de la baisse en cours est à mettre en parallèle avec certaines situations, et en regardant dans le rétroviseur certaines envolées récentes, plusieurs actifs retiennent mon attention.
Distorsions
Parmi eux, le palladium, évoqué à plusieurs reprises dans ces colonnes l’an passé, objet de rares épisodes correctifs ces derniers mois, que nous avons d’ailleurs tous bien « sentis » (ici ; là ou encore là juste avant Noël) et qui a vu ses cours tripler (!) en à peine dix-huit mois.

Autre envolée, plus spectaculaire encore, celle de Tesla (NASDAQ:TSLA), dont l’action a triplé non plus en dix-huit, mais en à peine quatre mois…

Pour finir, le cas de Virgin Galactic est tout bonnement ahurissant. Introduite au début de l’automne, l’entreprise de Richard Branson dédiée aux voyages dans l’espace a en effet vu son cours quintupler depuis deux mois !
Cet épisode correctif marqué s’inscrit au surplus dans un environnement de taux bas voire négatifs, ce qui est de nature à créer des distorsions. Bank of America (NYSE:BAC) Merrill Lynch notait par exemple d’importantes émissions de CLO ces derniers mois, c’est-à-dire de la dette d’entreprise titrisée, ce qui rappelle bien sûr les heures sombres de la crise des subprimes (où le même principe de titrisation, basée alors sur des emprunts immobiliers, était monnaie courante) et pose l’éventualité de l’éclatement d’une bulle.
Quand une bulle éclate, vous avez certes des phénomènes de type « bear market rally », avec des rachats de short en panique à la moindre « bonne » nouvelle. Reste que si ce phénomène se produit sur un catalyseur surprise, on peut craindre que cela ne soit pas très rassurant pour la suite des événements…